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Côte d’Ivoire : Sida - le secteur informel très touché


Fraternité Matin (Abidjan) - 9 Avril 2008 Publié sur le web le 10 Avril 2008 David Ya, Abidjan

Dans le secteur informel, qui emploie la majorité des travailleurs de la plupart des pays africains, notamment dans l’agriculture, on ne dispose que de maigres données sur l’impact du VIH  /SIDA   en raison de l’insuffisance des recherches.

Cependant, il ressort des études menées au Kenya et en Côte d’Ivoire que la morbidité et la mortalité dues au SIDA   ont entraîné une diminution dramatique de l’épargne, une grave perte de compétences et de capacités organiques essentielles et une forte baisse (jusqu’à 50 pour cent) de la production alimentaire des exploitations familiales dont un membre est atteint de cette maladie.

Selon les estimations de la FAO, l’épidémie de VIH  /SIDA   a provoqué depuis 1985 la mort de sept millions de travailleurs agricoles dans les 25 pays africains les plus touchés par la maladie et devrait faire disparaître, d’ici à 2020, au moins un cinquième de la main-d’oeuvre agricole des pays de l’Afrique subsaharienne. Prévisions particulièrement inquiétantes lorsque l’on sait que l’agriculture représente la part la plus importante du PIB des pays africains et le seul moyen de subsistance de populations entières.

Comme on le constate, en dehors des souffrances humaines, le SIDA   menace l’agriculture et le développement rural durables. Avec l’élimination forcée des biens de production, la perte des techniques d’exploitation indigènes. Il pourrait requérir une réorientation vers une agriculture à moindre coefficient de main-d’oeuvre qui risque de se traduire à son tour par une baisse des niveaux de nutrition. Selon les estimations d’une étude FAO/ONUSIDA   (Sustainable Agricultural/Rural Development and Vulnerability to the AIDS epidemic), au Zimbabwe par exemple, la production agricole des petits agriculteurs a baissé de 50 pour cent au cours des cinq dernières années, principalement à cause du VIH  /SIDA  . Un peu plus de 50 pour cent des décès signalés dans les territoires communaux (dont 78 pour cent concernent les hommes) étaient dus au SIDA  . Il s’ensuit que les veuves - qui seront probablement atteintes également de la maladie - deviendront un groupe déterminant de productrices agricoles. D’aucun soutiennent que dans les pays à forte prévalence de VIH  /SIDA  , les méthodes classiques d’agriculture et de développement rural doivent être réexaminées, et les projets et programmes traditionnels pourraient bien devenir obsolètes. Au Kenya, une étude a mis en évidence un ralentissement de la productivité dans une plantation de canne à sucre, où un quart de la main-d’oeuvre se trouvait infecté par le VIH  . D’une façon générale, ainsi que le souligne Marcela Villarréal, chargée de liaison de la FAO pour le VIH  /SIDA   : "La vraie pénurie de main-d’oeuvre se trouve à l’intérieur des petites exploitations et des cultures vivrières". C’est justement à travers la déstructuration du secteur agricole, notamment l’agriculture de subsistance que le VIH  -SIDA   risque de causer bien plus de torts au pays sous-développés dont la majorité de la population en dépend étroitement.


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Publié sur OSI Bouaké le mercredi 16 avril 2008

 

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