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Sida : les travailleurs et l’économie des pays pauvres durement frappés


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Le sida   frappe durement le monde du travail dans les pays pauvres, les plus affectés par l’épidémie, et leur croissance économique s’en trouve ralentie, particulièrement en Afrique, selon un rapport publié vendredi par le Bureau international du travail (BIT) (NDLR : Rapport téléchargeable en fin d’article)

En 2005, »plus de trois millions de personnes faisant partie de la population active dans le monde étaient totalement ou partiellement inaptes au travail du fait du sida  , les trois-quarts en Afrique subsaharienne », précise l’étude publiée à l’occasion de la Journée mondiale du sida  .

L’épidémie s’est répercutée négativement sur la croissance économique des dix dernières années, souligne le BIT, qui estime que 43 pays ont perdu en moyenne 0,5% de croissance chaque année entre 1995 et 2004. » Ce manque à gagner atteint 0,7% pour 31 pays de l’Afrique subsaharienne », précise l’organisation.

Le coup de frein à l’économie se répercute sur le marché de l’emploi, selon le BIT, qui évalue à 1,3 million le nombre d’emplois ainsi perdus chaque année dans le monde, dont 1,1 million pour l’Afrique seule.

Selon les estimations du BIT, 24,56 millions de travailleurs âgés de 15 à 64 ans vivaient avec le VIH   dans le monde en 2005, dont près de 67% en Afrique.

Sur le continent africain, cinq pays comptaient l’année dernière plus d’un million de travailleurs séropositifs : l’Afrique du Sud avec 3,7 millions, suivie par le Nigéria (1,8 million), le Mozambique (1,4 million), la Tanzanie (1,2 million) et le Zimbabwe (1,1 million).

En dehors d’Afrique, seule l’Inde (3,9 millions de travailleurs séropositifs) dépassait la barre fatidique du million.

Le BIT préconise de privilégier le lieu de travail comme point d’accès aux traitements antirétroviraux afin de tenter d’enrayer la hausse incessante du nombre d’actifs qui décèdent du sida  .

Les entreprises elle-mêmes tireraient bénéfice d’une telle politique qui devrait être mise sur pied en partenariat avec le secteur privé, les ONG et les organisations internationales, ont expliqué les auteurs du rapport. En effet l’absentéisme et la perte de compétences en raison des arrêts de travail ou de décès baisseraient considérablement.

Sans traitement, un malade du sida   peut continuer à travailler six mois en moyenne, contre 34 mois en moyenne pour 4 ans et demi de traitement, selon les estimations du BIT.

Le cumul des pertes de travailleurs par décès du sida   devrait passer de 28 millions en 2005 à près de 86 millions d’ici à 2020, calcule l’organisation, qui table sur 4,5 millions de décès de travailleurs pour la seule année 2020 (3,4 millions en 2005).

Dans les pays les plus affectés, l’épidémie »mine le processus de construction du capital humain » par ses répercussions sur les enfants, s’alarme encore l’étude.

Pauvreté et sida   concourent en effet à couper les enfants de la formation car ils doivent contribuer à la vie familiale parce que leurs parents sont morts ou malades. Cela leur interdit ensuite l’accès à un travail décent, relève le BIT, qui explique que les jeunes sont ainsi souvent poussés à se prostituer, aggravant encore le risque de contracter la maladie et de la propager.

 »Une enquête en Ouganda en 2004 a révélé que 95% des enfants vivant dans des foyers atteints par le VIH  -sida   étaient employés d’une façon ou d’une autre », indique le rapport.

.: VIH/SIDA et Travail :.

le rapport du BIT (en anglais)


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Publié sur OSI Bouaké le vendredi 1er décembre 2006

 

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