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Le sida fait chuter l’espérance de vie en Afrique du Sud

L’épidémie de sida a fait chuter l’espérance de vie en Afrique du Sud d’environ 13 ans depuis 1990, à 51 ans, selon un rapport récent.


Ce rapport commun du Conseil de la recherche médicale (MRC) et de la Société des actuaires (spécialistes des statistiques pour les finances et assurances) d’Afrique du Sud, basé sur des données épidémiologiques et démographiques, montre que l’espérance de vie est "estimée à 49 ans pour les hommes et 53 ans pour les femmes", soit une moyenne de 51 ans. "En 2005, la pandémie du VIH  -sida   a déjà fait diminuer l’espérance de vie d’environ 13 ans", souligne le texte. Debbie Bradshaw, chercheuse au MRC, a précisé qu’en 1990 l’espérance de vie était de 64 ans et avait chuté depuis à 51 ans.

L’Afrique du Sud est le deuxième pays du monde, après l’Inde, le plus touché par le VIH  -sida   avec environ 5,5 millions de personnes infectées sur une population de 47 millions.

Le gouvernement du président Thabo Mbeki a été très critiqué pour son retard dans la distribution de traitements antirétroviraux (ARV  ) gratuits. Selon des chiffres gouvernementaux publiés en septembre, 213.000 personnes en bénéficient désormais, 11.000 de plus chaque mois.

Le rapport souligne que sans ce programme de distribution d’ARV   "la diminution d’espérance de vie aurait été de près de 19 ans d’ici 2015".

En se basant sur une probabilité de 50% des malades sous ARV   d’ici 2015, les chercheurs ont estimé que l’impact des décès par VIH  -sida   allait diminuer dans les années à venir.

Mais Mme Bradshaw a souligné que la contamination touche en premier lieu les jeunes filles âgés de 15 à 24 ans avec 160.000 nouvelles infections en 2006 et que cela ne semble pas diminuer. "Même s’il y a une augmentation de l’usage du préservatif et des signes de changement de comportement (sexuel), il apparaît que cela ne suffit pas à ralentir l’épidémie."

Un plan d’action lancé le 1er décembre, Journée mondiale du sida  , par le gouvernement sud-africain vise à réduire les nouvelles contaminations d’ici 2011 en renforçant la prévention, les soins et en poussant les jeunes à modifier leur comportement sexuel. "Les taux de mortalité en 1990 suggéraient qu’un adolescent de 15 ans avait 29% de chances de décéder avant l’âge de 60 ans, mais les taux de mortalité en 2006 suggèrent (qu’il) a 56% de chances de mourir avant l’âge de 60 ans", selon le rapport.

Dans un entretien récent avec un journal britannique, la vice-ministre de la Santé, Nozizwe Madlala-Routledge, a condamné les messages confus diffusés jusqu’ici par le gouvernement à propos du sida  . Elle a estimé que le président Mbeki comme la ministre de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang —surnommée "Dr Betterave" pour son apologie de la nutrition au détriment des ARV  — devaient reconnaître leur responsabilité dans cette confusion. "Si je prends l’exemple de la médecine traditionnelle, je pense que c’était irresponsable de la part de dirigeants de dire que les gens ont le choix (...) car comment ces gens peuvent-ils choisir quand ils n’ont pas les connaissances procurées par la science ?"

Posté par : Biotech.Gabriël LUNJWIRE-MUDERHWA - Centre Hospitalier Universitaire de Butare Département de Biologie Médicale Service d’Hématologie Biologique

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Publié sur OSI Bouaké le mercredi 3 janvier 2007

 

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