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L’Arche de Zoé : la chronologie d’un naufrage humanitaire


Erudit, 2009

Cet essai d’Isabelle Leblic, anthropologue et chercheuse au Lacito/CNRS, a été préparé en février 2008 à partir d’une recherche sur Internet de la presse disponible, de la collecte de diverses coupures de la presse écrite, d’écoute d’émissions de radio ou de visionnage de reportages télévisés, etc. Les sources étant extrêmement nombreuses – et les informations présentes souvent redondantes – l’exhaustivité des sources examinées n’a en aucun cas été visée.

Vous pouvez le télécharger en format PDF en bas de cet article.


Références : Isabelle Leblic (2009), "L’Arche de Zoé : la chronologie d’un naufrage humanitaire", in Chantal Collard et Isabelle Leblic (dir), Enfances en péril, Anthropologie et Sociétés, vol. 33, n° 1, p. 83-99.


Introduction

« L’Arche de Zoé, association humanitaire oeuvrant au secours des enfants depuis le Tsunami du 26 décembre 2004, lance une opération d’évacuation des enfants orphelins du Darfour. » L’Arche de Zoé, novembre 2007 [1]

À la veille de la tenue de notre atelier sur l’enfance en danger dans le cadre du colloque d’Anthropologie et Sociétés à Québec début novembre 2007 [2], la presse française a fait grand bruit de l’affaire de L’Arche de Zoé. Étant au Québec la première quinzaine de novembre, j’ai pu constater qu’il n’en était pas de même dans la presse canadienne. Cette affaire n’avait donc pas le même retentissement qu’en France, directement concernée il est vrai par les tenants et les aboutissants de cette triste affaire. En plein dans le coeur de notre débat, j’ai voulu revenir ici sur plusieurs éléments. Comment la presse, essentiellement française dans ce que j’ai consulté, a fait passer le regard que n’importe quel individu pouvait porter sur cette affaire d’un sauvetage humanitaire de l’Occident au grand coeur, à une suspicion de trafic d’enfants pour des familles occidentales en mal d’enfant ? Comment la notion d’ingérence humanitaire, qui a semblé guider les membres de L’Arche de Zoé, devient-elle ici une nouvelle forme de la colonisation occidentale sur les pays pauvres du Sud ? Toutes ces questions doivent être posées quand on veut s’interroger sur l’enfance en danger comme nous le faisons ici, et l’affaire de L’Arche de Zoé est à ce titre, malheureusement, exemplaire. C’est pourquoi il nous a paru incontournable de revenir sur elle dans ce dossier.

Je vais donc reprendre ici la chronologie des faits tels qu’ils nous sont apparus dans la presse. Que l’on comprenne bien notre propos. Il ne s’agit pas de refaire le procès des membres de L’Arche de Zoé, mais de montrer comment cette affaire illustre au mieux les dérives que peut engendrer le soi-disant universalisme du bien-être de l’enfant, entre autres choses. Mais, dans un souci d’objectivité, je vais d’abord présenter rapidement l’opération vue par L’Arche de Zoé telle qu’elle est présentée sur Internet dans les sites liés à l’association.

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[1] Voir le site Internet, (http://www.archedezoe.fr/accueil.htm), consulté début novembre 2007, encore accessible en février 2008 au moment où l’essentiel de ce papier a été rédigé, mais plus en ligne en septembre 2008. Il a été remplacé vers avril 2008 par un nouveau site (http://www.archedezoe.fr).

[2] Atelier Enfance en péril, thème « Pluralités, identités, conflits », tenu le 10 novembre 2007, sous la direction de Chantal Collard, Département de sociologie et d’anthropologie, Université Concordia, Canada, et d’Isabelle Leblic, en liaison avec la préparation de ce numéro thématique sur l’Enfance en péril.


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Publié sur OSI Bouaké le mercredi 26 janvier 2011

 

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