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RDC : Des enfants dans une prison de Bukavu

Les enfants naissent et grandissent dans la prison centrale


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13 août 2009 par Joy - Leki ya Bukavu

Sur la photo, on distingue deux petits enfants. Le premier est âgé d’à peine un an et l’autre a deux ans. Les deux vivent à la prison centrale de Bukavu. Ils y sont parce que simplement leurs mères ont été incarcérées pour injures et vol. Et comme les enfants tétaient encore, ces mères ont préféré les amener avec elles en prison.

Dans la prison centrale de Bukavu, qui a une capacité d’accueil de 300 personnes selon son directeur, il y a environ 800 personnes qui s’entassent. A Bukavu, comme ailleurs en RDC, les conventions internationales relatives aux conditions de détention pourtant ratifiées par l’Etat congolais peinent à entrer effectivement en application.

« Je suis condamnée à trois ans de prison et je ne pouvais pas laisser mon petit enfant à la maison », me confie Marie-Jeanne, l’une des détenues. Dans cette prison, les détenus survivent grâce aux aides des églises et des organisations philanthropiques. « Il nous arrive de passer deux jours sans rien mettre sous la dent. À la maison, mon mari s’arrange toujours pour me trouver de la bouillie à donner à l’enfant », renchérit-elle.

Ces deux gamins ne sont pas les seuls à vivre dans cette prison, il y a deux mois, une femme détenue avait accouché dans sa cellule. Pourtant elle y est encore restée un mois pour purger sa peine malgré son état d’après accouchement. Se retrouver en prison en RDC équivaut à prendre un couloir de la mort. On n’a plus aucun droit et on se retrouve privé de dignité en plus de sa liberté. Pendant que les ONG crient dans le désert pour susciter l’attention des dirigeants sur cet état de choses qui ternit l’image du pays, ces derniers semblent occupés à autre chose.

Je suis bien tentée de reprendre les propos d’Hillary Clinton dans une interview accordée à la radio Okapi lors de son passage il y a quelques jours à Kinshasa : « La construction de routes est un objectif de développement très important pour ce pays. Mais la bonne gouvernance l’est aussi, tout comme la protection des droits de l’Homme ou l’édification d’un système judiciaire indépendant, une presse libre, des institutions démocratiques qui tiennent longtemps… Vous pouvez être un pays doté de routes, qui prive toujours sa population des Droits de l’Homme, qui n’a toujours pas de développement économique, de sorte qu’il n’y a ni biens ni services qui circulent sur ces routes… »


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Publié sur OSI Bouaké le jeudi 10 septembre 2009

 

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