Accueil >>  VIH/Sida >>  Accès aux ARV et aux soins >>  UNITAID - Taxe sur les billets d’avion

Unitaid obtient un premier accord sur la production de génériques contre le sida


LeMonde.fr avec AFP | 12.07.11 |

Le Medicines Patent Pool ou "communauté des brevets médicaux", fondé par Unitaid   en 2010, a signé avec le laboratoire américain Gilead, mardi 12 juillet, son premier accord sur des médicaments contre le sida   destiné à favoriser la vente à bas prix d’antirétroviraux aux pays pauvres.

"Pour la première fois, les malades des pays en développement auront accès aux mêmes médicaments que les malades vivant dans les pays riches", sans avoir à attendre l’expiration des brevets, souligne dans un communiqué Philippe Douste-Blazy, directeur exécutif de Unitaid  .

Unitaid   est une organisation dont l’objet est de négocier le prix des médicaments contre le sida  , le paludisme et la tuberculose pour les pays pauvres. Ses fonds proviennent d’une taxe sur les billets d’avion levée dans quinze pays. Le Medicines Patent Pool est une fondation créée il y a un an en Suisse, où Unitaid   a son siège.

Selon l’ancien ministre de la santé français, il s’agit pour les laboratoires pharmaceutiques intéressés de confier "leurs plus récents brevets" au Pool, en en gardant la propriété intellectuelle. Les brevets sont confiés alors à des génériqueurs, pour production et distribution vers les seuls pays pauvres.

UNE CENTAINE DE PAYS CONCERNÉS

L’Onusida   a salué cette annonce qui ouvre "une nouvelle ère" dans la lutte contre le sida   où "partenaires publics et privés travaillent main dans la main". "J’espère que l’annonce d’aujourd’hui va inspirer d’autres sociétés pharmaceutiques à emboîter le pas" à Gilead, a commenté le directeur exécutif d’Onusida  , Michel Sidibé, cité dans un communiqué. Relevant que Gilead "tire 80 % de ses revenus du VIH  , tandis que Merck et Johnson en tirent moins de 5 %", la présidente de l’ONG Coalition Plus a regretté que ces laboratoires ne participent pas au Patent Pool, alors qu’ils disposent de médicaments de pointe contre le VIH  , notamment le Raltegravir.

L’accord signé à Londres doit permettre la production des molécules anti-VIH   tenofovir (commercialisée par Gilead sous le nom de Viread), emtricitabine (Emtriva), et d’autres encore en développement clinique : cobicistat, elvitegravir, ainsi qu’une combinaison de ces produits en un seul comprimé, le "Quad". La licence autorise aussi le développement et la fabrication d’autres combinaisons incluant ces produits.

Les royalties payées au laboratoire seront de 3 à 5 % des ventes de génériques, tandis que les formes pédiatriques seront vendues sans droits. Les licences ne permettront cependant pas la vente dans tous les pays en développement, mais seulement dans les plus pauvres. Pour le tenofovir et l’emtricitabine elles couvriront cent onze pays, pour le cobicistat, cent deux, et pour l’elvitegravir et le Quad, quatre-vingt-dix-neuf.


VOIR EN LIGNE : Le Monde
Publié sur OSI Bouaké le jeudi 14 juillet 2011

 

DANS LA MEME RUBRIQUE