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Bill Clinton obtient une baisse du prix de certains médicaments antisida

Accord avec les génériqueurs Cipla et Matrix


Le Monde.fr avec AFP et AP | 08.05.07 | 20h34

L’ancien président américain Bill Clinton a annoncé, mardi 8 mai à New York, qu’il était parvenu à un accord avec plusieurs firmes pharmaceutiques pour une réduction du prix des médicaments antisida nouvelle génération dans soixante-six pays en développement. Seize médicaments antirétroviraux au total sont concernés par cet accord.

Le prix des antirétroviraux de seconde ligne, prescrits aux patients qui développent des résistances au virus, sera ainsi réduit de 25 % dans les pays à bas revenus concernés, et de 50 % dans les pays à revenus moyens comme la Thaïlande ou le Brésil, selon l’ancien président américain. Les traitements de seconde ligne coûtent actuellement dix fois le prix des soins de première ligne. Cette avancée a été rendue possible grâce à l’accord négocié par la Fondation Clinton avec les fabricants de traitements génériques Cipla et Matrix.

UNE PILULE DE NOUVELLE GÉNÉRATION À MOINDRE COÛT

"C’est un fardeau très lourd pour les budgets de la santé des pays, et les gouvernements craignent partout dans le monde de ne pas pouvoir suivre," a indiqué M. Clinton. "Notre annonce d’aujourd’hui répond directement à ce défi et établit des bases non seulement pour des traitements ouverts à plus de gens mais aussi plus équitables, plus abordables et plus efficaces", a-t-il expliqué avant de s’en prendre aux firmes qui refusent de mettre à disposition leurs brevets pour permettre de fabriquer des produits génériques accessibles aux pays du Sud.

L’ancien président a annoncé que sa fondation commencerait à acquérir ces médicaments dès juillet, et ce grâce aux fonds d’Unitaid  , le programme d’achats de médicaments lancé en 2006 avec la France, le Brésil, le Chili, la Norvège, la Grande-Bretagne et financé, notamment, par une taxe sur les billets d’avion. M. Clinton a également annoncé la baisse du prix d’une pilule de première ligne de nouvelle génération, nécessitant une prise unique par jour, et qui coûterait désormais moins de un dollar.

Lancée aux Etats-Unis en 2006, cette pilule a une efficacité plus grande que le traitement habituellement prescrit dans un pays en développement, et engendrerait moins d’effets secondaires. Son coût passerait à 339 dollars par an, soit 45 % de moins que le prix actuellement offert dans les pays à faibles revenus et 67 % de moins pour ceux à moyens revenus, selon M. Clinton. M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères et de ce fait président de Unitaid  , a salué l’accord obtenu par la Fondation Clinton.


dans Libération

Accord entre la Fondation Clinton, Unitaid   et des laboratoires indiens.

Des génériques antisida à bas prix

Par Florent LATRIVE - mercredi 9 mai 2007

Des médicaments antisida modernes moins chers pour le Sud. La Fondation Clinton de l’ancien président américain a annoncé, hier, la signature d’un accord avec deux laboratoires indiens et Unitaid   ­ l’organisme international de lutte contre le sida  , le paludisme et la tuberculose ­ pour fournir des médicaments antisida dits de « seconde ligne » aux pays pauvres, à des coûts de 25 % à 50 % inférieurs à ceux pratiqués aujourd’hui. Les Indiens Cipla et Matrix, spécialistes de la copie générique de molécules, ont pu diminuer leur facture en rognant sur les coûts des matières premières, avec l’aide de la Fondation Clinton. Le financement de 120 millions de dollars, en 2007 et 2008, sera apporté par Unitaid  , dont les fonds proviennent d’une taxe sur les billets d’avion. « Sept millions de personnes dans les pays en développement ont besoin de traitements contre le sida   , a déclaré hier Bill Clinton. Nous tentons de répondre à ce besoin avec les meilleurs médicaments disponibles aujourd’hui. » Cette annonce symbolise l’importance prise par les médicaments antirétroviraux de « seconde ligne » pour la lutte contre le sida   dans les pays du Sud. Ces traitements sont indispensables aux patients qui développent des résistances aux plus anciens, dits de « première ligne ». Problème : ils sont souvent dix fois plus chers et les plus récents sont couverts par des brevets, ce qui rend leur copie à bas coût, par d’autres laboratoires que ceux qui les ont mis sur le marché, quasi impossible. Selon Unitaid  , 300 000 patients reçoivent aujourd’hui de tels médicaments, alors que 400 000 en auraient un « besoin urgent ». D’ici à 2010, 500 000 personnes supplémentaires seront concernées. Certains pays ont déjà pris des mesures pour limiter l’envolée des prix : c’est le cas de la Thaïlande, qui a décidé d’ignorer le brevet du laboratoire Abbott sur le Kaletra et de le produire par ses propres moyens à des prix planchers. Le Brésil a opté pour une solution similaire la semaine dernière pour un autre antirétroviral, l’Efavirenz. Et espère économiser 22 millions d’euros par an en important des copies à bas coût d’Inde.


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Publié sur OSI Bouaké le mercredi 9 mai 2007

 

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