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Lutte contre le SIDA : l’Afrique doit se prendre en charge


AllAfrica, Dabadi Zoumbara, 22 Juillet 2012 - La 19e conférence mondiale sur le Sida   s’est ouverte hier à Washington aux Etats- Unis. Cette rencontre des scientifiques se penchera sur l’évolution de la maladie et les perspectives pour réduire véritablement le nombre de personnes vivant avec le virus, estimé, aujourd’hui, à plus de 34 millions.

La majorité de ces malades, faut-il le rappeler, se trouve en Afrique où l’accès au traitement reste une priorité des Etats, voire un casse-tête. C’est en cela qu’il convient de saluer l’initiative du Mozambique qui a procédé, le 21 juillet dernier, à l’inauguration de la première usine publique de fabrication de médicaments contre le Sida   en Afrique. S’il est juste et bon de tirer son chapeau aux autorités mozambicaines, il faut davantage féliciter l’ex-président brésilien, Lula Da Silva, qui aura favorisé le transfert de la technologie car son pays, on le sait, dispose d’une expertise avérée en la matière.

En agissant ainsi, le Mozambique arrivera, à coût sûr, à rendre disponibles les médicaments anti-Sida   aux deux millions et demi de séropositifs qu’il compte au sein de sa population. En matière de médicaments, le moins que l’on puisse dire, c’est que le Brésil et l’Inde sont à la pointe du combat contre la maladie.

Au nom des malades, ces deux pays sont prêts à faire face aux différentes pressions sinon à l’hégémonie des grands laboratoires et autres sociétés occidentales de fabrication de médicaments. L’expérience du Mozambique va susciter, à n’en pas douter, un espoir auprès des malades du Sida  . Et il serait bien que celle-ci soit vulgarisée. Car l’Afrique a besoin d’unités de recherche et de fabrication de médicaments contre non seulement le Sida  , mais aussi contre d’autres pathologies telles que le paludisme.

Pour tout dire, l’Afrique doit sortir de cette éternelle assistance, pour se prendre en charge sur les plans économique, sanitaire, alimentaire, etc. C’est à cette seule condition qu’elle pourra susciter véritablement de l’espoir pour sa population qui désespère de plus en plus et estime que son salut est ailleurs. Il est bien sûr difficile pour chaque Etat d’accéder, seul, au statut de pays fabricant de médicaments, d’où la nécessaire mutualisation des efforts.

L’union fait la force et il faudrait que dans ce domaine également, les chefs d’Etat africains en fassent leur credo. Il est évident que sans un appui conséquent, le Mozambique ne serait certainement pas parvenu à mettre sur pied son usine de fabrication de médicaments contre cette pandémie du siècle. Il est temps que l’Afrique sorte de ce paradoxe qui est que les malades sont au Sud et les grands moyens, y compris les médicaments au Nord. Pour ce faire, elle devrait revoir son système d’approvisionnement, de distribution et de prise en charge des malades.

Il faudrait que, du sommet au bas de l’échelle, chaque acteur comprenne la nécessité de faire profiter aux malades les soins dont ils ont besoin. Car, c’est connu, sur ce plan, les intentions ne sont pas toujours des plus louables, d’un acteur à l’autre. Si l’on veut que l’Afrique se développe, les politiques publiques devraient tendre vers cela, car un malade ne peut participer efficacement à l’essor de son pays. Les pays anglophones d’Afrique semblent avoir mieux intégré cette donne.


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Publié sur OSI Bouaké le mardi 24 juillet 2012

 

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