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Prevagay : conduites à risques chez les homosexuels face au VIH

les 3 leçons de cette étude


le nouvel observateur, 18 Juillet 2017 - La situation de l’épidémie de VIH   chez les jeunes hommes homosexuels est "extrêmement préoccupante", démontre l’enquête Prevagay 2015.

C’est la conclusion de l’enquête "Prevagay 2015" dévoilée ce mardi 18 juillet : en France, la situation de l’épidémie de VIH   chez les jeunes hommes homosexuels est "extrêmement préoccupante". Publiée dans le "Bulletin épidémiologique hebdomadaire" (BEH),cette étude s’appuie sur un panel de 2.600 hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH). Son objectif était d’analyser la fréquence de la contamination et les pratiques de prévention dans plusieurs lieux fréquentés par les gays.

Pour mener cette enquête, les chercheurs de Santé publique France, de l’Inserm et de l’Equipe nationale d’intervention en prévention et santé pour les entreprises (ENIPSE) se sont appuyés sur un "questionnaire comportemental" et un prélèvement de sang, anonymes, auprès de HSH fréquentant 60 bars, saunas et "backrooms" de cinq villes françaises (Lille, Lyon, Montpellier, Nice et Paris). Comment lire ces résultats et que retenir de cette étude ?

Le diagnostic s’améliore

Sur les 2.600 personnes ayant accepté de participer à l’étude, 14,3% sont séropositives. Un chiffre élevé. Néanmoins, tempèrent les auteurs de l’étude, parmi ces participants à l’étude porteurs du VIH  , 91,9% avaient déjà été diagnostiqués auparavant, dont 94,9% suivaient un traitement, précise l’étude.

Or, une bonne prise en charge "est décisive pour un contrôle marqué et durable de l’épidémie dans cette population-clé", souligne dans l’éditorial du BEH François Dabis, le directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida   et les hépatites virales (ANRS).

Des conduites à risques

L’étude montre aussi des conduites à risques "assez fréquentes", avec près du tiers ayant eu au moins une relation non protégée (proportion qui grimpe à près des deux tiers chez les séropositifs) et une consommation fréquente d’une grande quantité d’alcool ou de substances psychoactives.

Et certaines villes sont plus touchées que d’autres : la fréquence de contamination par le VIH   dans cette population est significativement plus élevée à Nice (17,1%), Montpellier (16,9%) et Paris (16%) qu’à Lyon (11,4%) et Lille (7,6%). Les chiffres de ces trois premières villes sont comparables à d’autres villes européennes (17,6% à Brighton, au Royaume-Uni, 17,1% à Lisbonne).

Les jeunes moins sensibilisés

"La part des séropositifs parmi les HSH âgés de moins de 30 ans atteint 6%, soit un niveau plus élevé que dans les autres villes européennes", avertissent les auteurs de l’étude. "Ceci rend compte de la situation épidémiologique extrêmement préoccupante chez les jeunes HSH en France, pour lesquels a été observée, depuis dix ans, une augmentation conséquente des nouveaux diagnostics pour le VIH  ", ajoutent-ils.

François Dabis, s’inquiète : "Ceci témoigne d’un problème d’adhésion des plus jeunes à nos politiques de prévention."

Attention : Ces résultats "doivent être relativisés", avertissent les auteurs de cette étude, car les personnes ayant accepté de répondre à l’enquête (environ la moitié des gens contactés) "sont celles qui portent un intérêt aux questions de prévention" et "sont probablement plus susceptibles (...) de connaître leur statut sérologique".


VOIR EN LIGNE : Le nouvel observateur
Publié sur OSI Bouaké le vendredi 21 juillet 2017

 

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