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Burundi : Proposer des soins aux réfugiés urbains, une tâche difficile

Bon nombre de réfugiés se sentent plus en sécurité et plus libres en vivant hors des camps


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BUJUMBURA, 12 septembre 2006 (PLUSNEWS)

Les agents sanitaires du Burundi ont des difficultés à s’occuper des quelque 17 000 réfugiés congolais qui ont décidé de vivre en dehors des camps officiels - un choix qui rend cette population vulnérable aux maladies, dont le VIH  /SIDA  .

Le Burundi abrite plus de 30 000 réfugiés qui ont fui les violences perpétrées pendant près d’une décennie de guerre en République démocratique du Congo (RDC), des violences qui perdurent dans plusieurs régions de l’est du pays.

Dans les camps, les réfugiés reçoivent un abri, de la nourriture et des soins médicaux de la part du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et d’autres agences onusiennes, alors que ceux qui vivent en dehors des camps ne bénéficient pas de ce genre d’assistance.

Sylvain Ndayikengurukiye, chargé de la communication au Conseil national de lutte contre le sida   du Burundi, a affirmé qu’il n’existait aucun service spécifique pour les réfugiés urbains, mais que ces derniers avaient accès aux services sanitaires proposés par le pays hôte - des services qui, selon lui, subviennent à leurs besoins.

Le HCR a pour mission de protéger et d’aider l’ensemble des réfugiés. Cependant, le docteur Marie-Claude Bottineau, coordinatrice santé, nutrition et VIH   au HCR, au Burundi, a rappelé qu’« en accord avec les gouvernements nationaux, cette protection et assistance sont proposées et garanties aux réfugiés qui vivent dans les camps. »

« En ce qui concerne les soins médicaux, ils [les réfugiés] sont considérés comme des citoyens burundais et ne doivent donc payer que 50 pour cent des frais. Le HCR, via JRS [Jesuit Refugee Service], paie le reste », a-t-elle expliqué. « Cela permet de contrôler les dépenses et d’accroître la responsabilité des réfugiés en matière de santé », a-t-elle ajouté.

Pourtant, la plupart des réfugiés urbains n’ont pas les moyens de s’acquitter de la moitié de leurs frais médicaux.

« D’où est-ce qu’ils veulent qu’on sorte cet argent ? On a le temps de mourir avant de trouver suffisamment d’argent [pour payer les frais de santé] », a protesté Mibulano Safari, une Congolaise âgée d’une trentaine d’années qui vit à Bujumbura, la capitale.

Malgré tout, le docteur Bottineau a affirmé que l’agence des Nations unies travaillait avec d’autres organisations afin de s’assurer que les réfugiés urbains ont accès aux services de prévention, de traitement et de soins du VIH  /SIDA  .

Trois centres sanitaires de Bujumbura distribuent gratuitement des préservatifs et proposent des services de conseil et de dépistage volontaire. En outre, l’organisation humanitaire médicale Médecins Sans Frontières propose de la prophylaxie post-exposition aux personnes qui ont été exposées au virus.

« A l’heure actuelle, les réfugiés urbains reçoivent une aide sanitaire et une assistance en matière de VIH  /SIDA   de la part de JRS, le partenaire du HCR chargé des réfugiés urbains », a expliqué le docteur Bottineau. « Les réfugiés urbains ont librement accès aux centres sanitaires communautaires, ils doivent néanmoins s’inscrire en présentant les papiers officiels que le service de l’immigration leur a remis. »

Le HCR paie la totalité des frais médicaux des patients, dont l’état de santé requiert une hospitalisation. Les réfugiés les plus vulnérables, parmi lesquels les personnes handicapées, âgées et les orphelins, ont également accès gratuitement aux soins.

Violaine Fourile, responsable du bureau de JRS à Bujumbura, a déclaré que son organisation apportait également une aide nutritionnelle aux réfugiés urbains porteurs du VIH  /SIDA  , notamment à ceux sous traitement antirétroviral (ARV  ).

JRS mène aussi des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes réfugiés qui vivent et sont scolarisés dans la capitale.

Le HCR a exhorté les réfugiés urbains à se rendre dans les camps gérés par le gouvernement afin d’obtenir une meilleure aide nutritionnelle et des soins de plus grande qualité, mais plusieurs milliers d’entre eux ont refusé d’aller vivre dans les camps et ont dénoncé les problèmes d’insécurité et les mauvaises conditions de vie qui y prévalent.

De plus, s’ils décident de vivre dans les camps, ils n’auront aucun moyen de gagner leur vie, ont-ils ajouté.

« Malgré tous nos efforts, certains réfugiés urbains connaissent toujours des difficultés », a constaté le docteur Bottineau. « Certains choisissent d’aller dans les camps et nous les aidons à s’y rendre, d’autres préfèrent rester dans les villes car c’est de cette façon qu’ils se considèrent libres », a-t-elle conclu.


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Publié sur OSI Bouaké le jeudi 14 septembre 2006

 

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