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50.000 adolescentes victimes de leur grossesse chaque année


Save the Children - 28 Juin 2012 - 220 millions de femmes dans le monde n’ont toujours pas les moyens de décider de leur propre santé. Parmi ces femmes, des adolescentes, de moins de 15 ans, qui présentent un risque multiplié par 5 de décès pendant leur grossesse. Un million de leurs bébés, nés de mères trop jeunes, mourront avant leur premier anniversaire. Pourtant chaque femme a le droit de décider, titre ce rapport de l’organisation Save the Children, qui travaille à la planification familiale dans les pays en développement, qui concentrent une majorité de ces grossesses à l’adolescence. « Every Woman’s Right : How family planning saves children’s lives” [1], rappelle ainsi que la planification familiale est un droit fondamental vital pour la survie de la mère et des enfants.

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Les pays les plus touchés par ce phénomène sont majoritairement situés en Afrique subsaharienne.

Save the Children, présent aujourd’hui dans 120 pays, appelle à des financements supplémentaires pour ouvrir un accès élargi à la contraception, à l’éducation sexuelle mais aussi pour travailler avec les politiques à mettre en place la législation adéquate.

Empêcher que des enfants puissent avoir des enfants et être, entre autres conséquences, les victimes de complications de la grossesse, première cause de décès chez les jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans, permettrait d’éviter, chaque année, le décès de 50.000 adolescentes et les jeunes femmes pendant leur grossesse et leur accouchement. Respecter un délai minimum –recommandé de 3 ans- entre chaque grossesse permet de limiter les risques. Le rapport indique ainsi qu’avoir un bébé trop tôt après la naissance précédente est dangereux pour la mère et l’enfant. L’accès aux services de planification familiale permettrait de respecter ce délai de sécurité et pourrait contribuer à sauver les vies de près de 2 millions d’enfants chaque année.

La vie d’1 million de bébés est également en jeu, 1 million d’enfants nés de mères trop jeunes, qui meurent avant leur premier anniversaire. En particulier, dans les pays en développement, le risque de décès d’un bébé dans sa première année de vie est augmenté de 60% lorsqu’il est né d’une mère âgée de 18 ans ou moins vs d’une mère âgée de plus de 19 ans. Alors que la grossesse répétée et l’allaitement peuvent épuiser les réserves de vitamines et de minéraux des trop jeunes mères, les bébés conçus moins de 6 mois après une naissance précédente sont 42% plus susceptibles d’avoir un faible poids de naissance. Enfin, les frères et sœurs nés dans un espace de temps trop court sont plus susceptibles de souffrir de malnutrition et présentent un risque élevé de décès, de maladies comme la pneumonie et la diarrhée.

Donner accès à la planification familiale, encore faudrait-il que ces jeunes femmes des pays pauvres, soient informées sur la planification et puissent pratiquement accéder aux centres de planification, quand ils existent. Car dans certains pays, la planification familiale n’est souvent pas disponible en raison de stocks limités de contraceptifs et, dans de nombreuses communautés, le statut des filles exclut tout pouvoir de décision sur la conception, la grossesse et la…planification. Ainsi, si la proportion de couples qui utilisent des modes de contraception moderne, comme la pilule, est passée de 41% en 1980 à 56% en 2009, cet accès semble stagner. Les grossesses précoces restent intimement liées à la pratique du mariage forcé, dont sont victimes environ 10 millions de filles de moins de 18 chaque année. 46% de ces jeunes filles de 15 à 19 ans mariées de force n’ont jamais utilisé de contraception.

220 millions de femmes dans le monde n’ont toujours pas les moyens de décider : 40% des naissances dans le monde en développement restent non désirées. Beaucoup de femmes et de jeunes filles restent incapables d’exercer leurs droits de prendre des décisions sur leur propre santé. En donnant un accès universel à la planification, le rapport estime que 79.000 femmes et 570.000 bébés pourraient être sauvés. Pour y parvenir, combler le déficit de financement de 4,1 milliards de dollars par an, recruter des professionnels de santé et les former, distribuer des préservatifs ou donner accès aux implants, et investir dans l’éducation des filles, restent des priorités.

.: Rapport de Save the Children 2012 : every woman’s right :.

How family planning saves children’s lives


[1] rapport téléchargeable en fin d’article


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Publié sur OSI Bouaké le vendredi 29 juin 2012

 

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