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Les transsexuels, les oubliés de la lutte contre le sida


Colombo, 22 août 2007 - En Asie, comme dans beaucoup d’autres régions du monde, les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes cachent souvent leurs préférences sexuelles par peur d’être harcelés par la police, rejetés par leurs familles ou stigmatisés par les membres de leur communauté.

Mais les personnes transsexuelles - « warias » en Indonésie et « hijimas » dans certaines régions de l’Inde -, qui ne se reconnaissent pas dans leur sexe biologique, ont moins tendance à cacher leurs orientations sexuelles, et font face à une discrimination et à une stigmatisation plus fortes que celles subies par les hommes qui ont des rapports avec d’autres hommes (MSM).

A la session spéciale sur le transsexualisme, qui s’est tenue cette semaine à Colombo, au Sri Lanka, dans le cadre du huitième Congrès international sur le sida   en Asie et dans le Pacifique (ICAAP), les présentateurs ont indiqué que la stigmatisation des transsexuels a pour effet de les isoler encore plus et de les rendre extrêmement difficiles d’accès pour les programmes de prévention et de traitement du VIH  .

Rejetés par leurs familles et leurs amis, ces transsexuels souffrent souvent de dépression, ce qui les amène souvent à abuser de substances illicites ou à avoir d’autres comportements à risque qui les rendent particulièrement vulnérables au VIH  .

Selon Aashabharathi Ponnusamy, le responsable de Nadu Aravanigal - « aravani » étant le terme tamoul utilisé pour désigner les transsexuels - une association tamoule basée en Inde qui œuvre pour la défense des droits des transsexuels, ces personnes sont souvent très mobiles en raison des difficultés auxquelles elles font face pour trouver un emploi.

Adopter l’identité féminine peut aussi exposer les transsexuels aux violences sexuelles que les femmes sont plus susceptibles de subir dans bon nombre de sociétés.

Bien qu’illégale en Inde, l’émasculation chirurgicale est pratiquée dans des cliniques clandestines où les instruments ne sont pas toujours stérilisés et où le risque d’infection est élevé. Alors que l’on sait peu de choses concernant les effets secondaires des produits hormonaux sur les personnes séropositives, ou leurs interactions avec les antirétroviraux, ces produits sont vendus sans ordonnance dans des pays comme la Thaïlande.

Selon Thomas Guadamuz, du Centre de recherche sur la santé et sur l’orientation sexuelle de l’Université de Pittsburg aux Etats Unis, il n’est pas rare que des transsexuels thaïlandais se procurent de la silicone auprès de commerçants clandestins et partagent des seringues pour s’injecter de la drogue.

Bien qu’insuffisantes, de plus en plus d’actions ciblent à présent les MSM et les usagers de drogues par voie intraveineuse, mais la plupart des témoignages relatifs aux transsexuels et à leur vulnérabilité au VIH   sont anecdotiques, et les stratégies visant à mettre en place des programmes de lutte contre le VIH   spécifiques à cette communauté en sont encore à leurs débuts dans la plupart des pays.

Au cours de la conférence, plusieurs intervenants ont fait remarquer qu’il était extrêmement difficile d’obtenir des fonds pour financer des programmes de traitement pour les personnes transsexuelles.


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Publié sur OSI Bouaké le jeudi 23 août 2007

 

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