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Sida : Pénurie d’antirétroviraux au Cameroun


GabonEco, le 5 Septembre 2008

Une vingtaine d’associations de lutte contre le Sida   et de prise en charge des personnes affectées par ce virus ont manifesté le 1er septembre devant le siège du Comité national de lutte contre le Sida   à Yaoundé pour protester contre l’interruption de la distribution des anti-rétroviraux. Les experts du secteur médical ont notamment averti que l’interruption du traitement des patients pouvait favoriser l’apparition de virus plus résistants aux traitements existants pour lutter contre cette pandémie.

Depuis plusieurs semaines, les malades du sida   sont aux abois, suite à la pénurie d’anti-rétroviraux. Une vingtaine de responsables d’associations de lutte contre le sida   et de défense des personnes affectées par la maladie ont protesté le 1er septembre dernier devant le siège du Comité national de lutte contre le sida   à Yaoundé pour alerter sur les répercussions sanitaires graves qui pourraient découler de cette interruption.

L’arrêt de la distribution des antirétroviraux aux patients a été vivement dénoncé par les experts médicaux des associations locales. Réunies au sein du Mouvement camerounais pour le plaidoyer à l’accès aux traitements (MOCPAT), les acteurs camerounais de la société civile ont dénoncé la mauvaise volonté des autorités à assurer l’approvisionnement régulier et les conditions d’accès facilitées des patients aux traitements contre le Sida  .

Encadrés par un important dispositif policier, les responsables des associations ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Non au mensonge" ou "Nous voulons vivre".

"Depuis deux mois, il n’y a plus de traitement pour certains malades" a notamment affirmé un membre du MOCPAT, Alain Fogué.

"Plusieurs milliers de malades du Sida   éprouvent des difficultés pour avoir accès aux soins et traitements mensuels ou semestriels dont ils ont besoin" stipule également un communiqué de la coalition d’association.

"Ces ruptures mettent également en danger la population camerounaise dans son ensemble, dans la mesure où elles influent négativement sur l’observance thérapeutique et entraînent l’apparition de virus résistants" poursuit le communiqué.

Les associations camerounaises de lutte contre le Sida   et de prise en charge des malades ont enfin dénoncé "les agissements de certains personnels de santé qui profitent de la situation pour faire du trafic d’influence et de la corruption".

En février, le gouvernement camerounais avait tenté de supprimer la gratuité des examens pour les malades du Sida   pour des raisons budgétaires mais avait du revenir sur sa décision face à la vindicte populaire que cette décision avait suscité.

Les statistiques de l’Organisation des Nations unies pour la lutte contre le Sida   (ONUSIDA  ) montrent que 5,5% des adultes de 15 à 49 ans, soit 510.000 personnes, seraient contaminés par ce virus au Cameroun, sur une population totale de plus de 16 millions d’habitants.


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Publié sur OSI Bouaké le vendredi 5 septembre 2008

 

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