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L’Onusida évalue le coût de l’accès universel au traitement du VIH

En 2006, plus de 70 pour cent des personnes ayant besoin d’un traitement antirétroviral n’y ont pas eu accès.


Johannesbourg, 3 octobre 2007

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH  /SIDA   (Onusida  ) a évalué à 42 milliards de dollars les ressources financières nécessaires afin de réaliser d’ici à 2010 l’accès universel à la prévention, au traitement, à la prise en charge et à l’appui en matière de VIH  , ce qui représente un montant quatre fois supérieur à celui investi actuellement dans la lutte contre la pandémie.

Dans un rapport publié jeudi, l’Onusida   a exhorté les gouvernements ainsi que les bailleurs de fonds à augmenter rapidement les fonds alloués pour la lutte contre le sida   ; maintenir le financement actuel reviendrait à creuser pour les années à venir le fossé entre les besoins réels et les fonds à disposition ; l’épidémie pourrait alors s’aggraver, a indiqué l’organisation.

« Le manque d’investissement pour la riposte au sida   d’il y a 10 ou 20 ans [...] explique les niveaux de financements plus élevés qui sont exigés aujourd’hui », a indiqué le rapport. « Ce qui était vrai hier l’est aussi aujourd’hui [...] et nous ne pouvons pas nous permettre de rester inactifs ».

L’Onusida   a proposé trois approches différentes pour financer la riposte mondiale au sida  , basées sur les dépenses et la rapidité des réponses apportées face à l’épidémie.

Le meilleur moyen d’améliorer l’accès universel - auquel ont souscrit tous les pays lors de la Session spéciale sur le sida   de l’assemblée générale des Nations Unies (UNGASS) qui s’est tenue à New-York en 2006 - consisterait en un accroissement significatif des ressources disponibles afin d’offrir un traitement à 14 millions de personnes d’ici à 2010, ce qui toucherait 80 pour cent des personnes qui ont besoin de traitements (le 100 pour cent étant inenvisageable puisque le prise de traitement ainsi que le dépistage sont des actes volontaires).

L’Onusida   estime que l’accès universel requiert la formation de 1,5 million d’éducateurs, l’instruction de 13 millions de travailleurs du sexe, l’approvisionnement en préservatif de 10 millions de pièces, l’amélioration des conditions dans lesquelles se pratique la circoncision pour 2,5 millions d’hommes ainsi que l’appui à 19 millions d’enfants rendus orphelins ou vulnérables par le sida  .

Si l’extension des financement poursuit le même rythme actuel, seuls 4,6 millions de personnes auront accès à des traitements antirétroviraux (ARV  ) d’ici 2010, ce qui aura coûté 15 milliards de dollars.

La troisième approche suppose des taux d’extension différents pour chaque pays en rapport avec la base de la couverture de leur service actuel, ce qui prend en compte leurs potentialités propres et leurs contraintes financières. Paul De Lay, directeur du Département Suivi et évaluation à l’Onusida  , qui a compilé ce rapport, a expliqué que cette « phase d’extension progressive » était « plus réaliste mais moins visionnaire ».

Selon cette approche, les pays concernés privilégieront une intervention basée sur le type d’épidémie auquel ils font face. Si cette approche est respectée, l’Onusida   estime que la plupart des pays atteindront leurs objectifs pour l’accès universel d’ici 2015 ; cette approche exigerait entre 41 et 58 milliards de dollars. « Nous nous attendons à ce que tous atteignent l’accès universel, mais cela ne se fera pas pour 2010 », a indiqué à IRIN/PlusNews M. De Lay.

Des pays tels que le Botswana et le Brésil ont déjà bien progressé en direction de l’accès universel, en particulier en réalisant l’accès universel au traitement antirétroviral ; ils s’apprêtent ainsi à atteindre leur objectif national en matière de traitement d’ici à 2010. Cependant, les objectifs de la prévention sont de plus en plus difficiles à définir et à atteindre. Les exigences financières comprennent notamment les coûts liés à la prévention sur des facteurs sociaux qui ont un impact sur l’augmentation de l’épidémie, telles que la violence à l’égard des femmes ou l’utilisation des drogues par injections.

Ce rapport, qui selon M. De Lay aidera les différents pays à planifier leurs financements pour la lutte contre le sida  , aide à revoir à la baisse le coût par personne des actes de prévention, de traitement et de prise en charge ; les données de ce rapport ont été examinées par un conseil consultatif composé d’économistes, d’experts internationaux sur le VIH  /SIDA  , d’acteurs de la société civile et des différents gouvernements.

Ce rapport a été publié suite à la tenue de la Conférence internationale contre la lutte contre le sida  , la tuberculose (TB) et la malaria organisée le 26 septembre à Berlin. L’Onusida   a demandé à cette occasion aux donateurs une augmentation d’urgence de leurs financements à hauteur de 8 milliards de dollars en faveur du Fonds mondial qui finance 25 pour cent des programmes de santé liés à la prévention et au traitement des maladies du sida  .

L’initiative RED, lancée par le Fonds mondial en 2006, dont le principe but est de mobiliser le secteur privé dans la lutte contre le sida   en Afrique en versant directement une partie de leurs profits générés par la vente de leurs produits, inclut des téléphones portables, des cartes de crédits, des I-pods ou encore des T-shirts, et a déjà rapporté plus de 45 millions de dollars.


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Publié sur OSI Bouaké le mardi 9 octobre 2007

 

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