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Le choléra a déjà tué 220 personnes en Haïti


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Romandie / AFP - 24 octobre 2010 - Port au Prince - Le choléra a déjà fait 220 morts en Haïti, selon un nouveau bilan des autorités qui tentaient samedi d’empêcher l’extension d’une épidémie survenant 10 mois après le séisme dévastateur ayant frappé le pays le plus pauvre du continent américain.

Quelques jours après son apparition, la catastrophe sanitaire née dans plusieurs régions du nord de l’île semblait s’approcher de la capitale Port-au-Prince, où survivent dans des villages de tentes des centaines de milliers de sinistrés du tremblement de terre.

Un précédent bilan fourni par le directeur général du ministère de la Santé publique, Gabriel Thimoté, faisait état de 208 décès, dont 194 enregistrés dans le département de l’Artibonite (nord) et 14 dans le centre du pays.

Près de 3.000 personnes sont hospitalisées dans des hôpitaux et des centres de santé qui sont souvent dépassés par la situation faute de moyens suffisants, selon les mêmes chiffres.

Médecins sans frontières (MSF  -Espagne) a promis d’implanter un hôpital de campagne dans la ville de Saint-Marc afin d’évacuer les personnes infectées par la maladie, a assuré le directeur de l’hôpital de la ville.

"La situation est sous contrôle, la population ne doit pas céder à la panique", a recommandé le docteur Jocelyne Pierre-Louis, fonctionnaire du ministère de la santé, en appelant à plus que jamais "respecter les mesures d’hygiène".

Le président haïtien, René Préval, accompagné du ministre de la Santé Alex Larsen, a entrepris samedi matin une tournée d’inspection dans les régions affectées par l’épidémie, a annoncé le directeur du ministère de la santé.

Il a assuré que les autorités étaient en train de prendre des mesures pour distribuer de l’eau traitée à la population.

Vendredi, le ministère avait lancé un appel demandant à la mission de stabilisation de l’ONU   déployée en Haïti de prendre en charge la distribution des médicaments qui sont fournis par des instances internationales.

Le gouvernement canadien a offert un hôpital militaire à Haïti, tandis que les Etats-Unis ont proposé de grandes tentes pour monter des hôpitaux de campagne.

Le Canada, où vit une très importante communauté haïtienne, a également annoncé samedi qu’il verserait jusqu’à un million de dollars canadiens en réponse à l’épidémie.

La Croix rouge américaine a enfin annoncé l’arrivée samedi de trois cargaisons de médicaments en Haïti.

Selon des stations de radios de Port-au-Prince, des personnes victimes de diarrhée et de vomissements ont été hospitalisés dans des centres de santé situé à quelques kilomètres de la capitale, où des cas de décès sont aussi signalés.

"Ces rumeurs nous ont conduit à faire des investigations, dans certains quartiers de la capitale, mais il n’y a pas de malade dans la ville", a tenté de rassurer Gabriel Thimoté.

Le choléra, une maladie hautement contagieuse causé par une bactérie, provoque de très violentes diarrhées. En l’absence de soins immédiats basés d’abord sur une réhydratation, cette déperdition gravissime de liquides (un malade peut perdre 10% de son poids en quatre heures) est souvent mortelle.

Le gouvernement a appelé les Haïtiens à limiter leurs déplacements, à éviter de se rendre dans les zones de concentration de la maladie et de suivre les consignes sanitaires.

M. Thimoté a appelé le secteur privé haïtien à aider le gouvernement à trouver des matelas en plastique pour les malades, qui affluent par centaines dans les hôpitaux, et à améliorer la capacité en eau potable et en moyens de désinfection.

Dans les camps d’hébergement disséminés à travers la capitale, des membres d’organisations non gouvernementales s’activaient samedi à distribuer de l’eau aux nombreux sinistrés.


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Publié sur OSI Bouaké le lundi 25 octobre 2010

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