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AIDS 2008 : Aides veut évoquer la situation des homosexuels africains



Mis en ligne le 31/07/08

La situation des homosexuels africains est insuffisamment prise en compte dans la lutte contre le sida  , estime Bruno Spire, président de l’association Aides, qui veut l’évoquer à la 17è conférence sur le sida   de Mexico (3-8 août). "Il faut leur donner le droit d’exister", fait-il valoir dans un entretien à l’AFP mercredi. Jusqu’à maintenant, "les gouvernements africains ont été dans le déni des gays, ils disaient ’c’est un truc de blancs’", souligne-t-il.

Il y a selon lui "un vrai problème de santé". Hormis dans la région à très haute prévalence de l’Afrique australe, "les gays africains ont un taux de séroposivité quatre ou six fois supérieur à celui de la population générale". "Le travail de base de prévention n’est pas fait en Afrique", dit-il, notant par exemple que si l’on trouve des préservatifs, "on ne trouve pas le gel qui va avec". Dans certains pays "on peut être condamné à la prison si on dit qu’on est homosexuel", affirme-t-il.

Aides présentera une communication sur le sujet à la conférence de Mexico. Pour Bruno Spire, "ce genre de rencontre est très utile, ça mélange scientifiques et patients dans une ambiance de semi-vulgarisation, on apprend ce qui se passe dans le champ voisin" et ça peut faire "bouger les choses".

Aides voudrait évoquer aussi la situation des toxicomanes de Russie ou d’Asie centrale, qu’on "pourchasse au lieu de leur donner des seringues propres ou des produits de substitution comme la méthadone". En France, "il ne faudrait pas croire que tout va bien", avec la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie dirigée par quelqu’un "qui a une vision policière". "Ils critiquent les politiques de réduction des risques menées par le ministre de la Santé française", affirme-t-il.

Bruno Spire devrait aussi évoquer à Mexico le fichier Edvige, "qui va faire que tous les militants et usagers des associations vont être fichés selon leur orientation sexuelle et leur statut sérologique". Créé par un décret paru le 1er juillet au Journal officiel, Edvige permet notamment de ficher l’état de santé ou la sexualité de personnes jugées "susceptibles de porter atteinte à l’ordre public" ainsi que des personnes exerçant ou ayant exercé un mandat politique, syndical ou économique ou jouant un "rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif".

Bruno Spire regrette par ailleurs, comme d’autres associations, qu’aucun ministre français ne vienne à Mexico.


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Publié sur OSI Bouaké le samedi 9 août 2008

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