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Fonds mondial : la Suède suspend son aide et le FM se défend


Fonds mondial : la Suède suspend son aide

Séronet - 28 janvier 2011

Bonne raison ou prétexte ? Quoi qu’il en soit, la nouvelle, dans le contexte financier actuel du Fonds mondial, n’est pas très bonne. La Suède refuse, en effet, de verser sa contribution de quelque 167 millions d’euros au Fonds mondial de lutte contre le sida  , la tuberculose et le paludisme, en raison de faits de "corruption" découverts dans certains pays bénéficiaires. "Le risque de corruption est pris plus au sérieux, mais avant que nous nous engagions à aider, nous voulons voir la mise en place de plus de mesures pratiques pour lutter contre le problème", a déclaré la ministre suédoise du Développement à l’issue d’une rencontre (22 janvier) avec le directeur exécutif du Fonds, Michel Kazatchkine. Ces dernières années, des pays comme le Mali et la Mauritanie ont été sanctionnés à ce sujet, mais les détournements restent assez rares car le contrôle effectué sur les pays qui reçoivent ces financements est sérieux et contraignant. "Le fait que la Suède bloque son engagement n’est pas un bon signe. Nous avons besoin de savoir rapidement que nous pouvons mettre notre énergie dans nos projets d’aide", a expliqué Michel Kazatchkine au principal journal suédois. Le risque est grand, en effet, que les pays contributeurs (qui, par ailleurs, ne tiennent pas leurs promesses) prennent ce prétexte pour reporter voire annuler leurs financements. Avec 21,7 milliards de dollars engagés dans 150 pays, le Fonds mondial est la principale source de financement de la lutte contre les trois maladies dévastatrices que sont le sida  , la tuberculose et le paludisme.


Corruption : le Fonds mondial fait front

Seronet - 28 janvier 2011

L’annonce de la Suède (voir brèves du jour) de suspendre son engagement financier au Fonds mondial de lutte contre le sida  , la tuberculose et le paludisme a poussé l’organisme à réagir. "Le Fonds mondial a une tolérance zéro vis-à-vis de la corruption", a ainsi expliqué son directeur exécutif Michel Kazatchkine (24 janvier) lors d’une conférence de presse. Face aux critiques, le Fonds fait front. monde.jpg

Directeur exécutif du Fonds mondial, Michel Kazatchkine a précisé (24 janvier) que les cas de corruption évoqués récemment dans les médias (Djibouti, le Mali, la Mauritanie et la Zambie) étaient déjà connus et avaient été mentionnés par le Fonds mondial lui-même en 2010. "Tout cela se trouve sur notre site internet depuis la fin de l’an dernier", a-t-il expliqué. Au total, 34 millions de dollars ont été détournés dans ses quatre pays africains. Cette situation (des pays qui abusent malgré les règles de contrôle) et surtout la récente décision suédoise ont conduit l’organisme à réagir fortement. "Le Fonds mondial ne tolère aucune forme de corruption et met tout en œuvre pour obtenir les preuves d’éventuelles utilisations abusives des crédits qu’il alloue. Ses procédures comptent parmi les plus strictes de toutes celles mises en place par les organisations de financement du développement pour déceler les cas de fraude et combattre la corruption. Il en ressort qu’aucune corruption ne vient entacher l’immense majorité des crédits que verse le Fonds mondial et qui donnent des résultats hors du commun dans la lutte contre les trois maladies", affirme un communiqué (24 janvier) du Fonds mondial. "La transparence est un des principes directeurs qui sous-tendent l’activité du Fonds mondial et nous estimons qu’il est de notre devoir de rendre des comptes selon les normes les plus contraignantes", a expliqué, de son côté, Michel Kazatchkine. "Ce qui caractérise le Fonds mondial, c’est la très grande ouverture dont il fait preuve dès lors qu’il met en lumière des cas de corruption. C’est cette caractéristique qui lui donne un avantage comparatif sur d’autres institutions", a indiqué John Parsons, Inspecteur général du Fonds. Ce dernier note d’ailleurs que les détournements concernant les pays qui ont été mis en cause impliquent des "représentants des autorités nationales". Par ailleurs, le Fonds signale que 19 millions sur les 34 ont d’ores et déjà été récupérés. Dans son communiqué, le Fonds mondial indique qu’il "continuera de suivre de près toutes les subventions qui composent son portefeuille et réagira rapidement et avec fermeté dès lors qu’un cas de corruption serait découvert."


VOIR EN LIGNE : Seronet
Publié sur OSI Bouaké le vendredi 28 janvier 2011

 

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