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Mandela : le militant anti-VIH


BBC - 6 décembre 2013 - Le héros de la lutte contre l’apartheid s’est aussi battu contre l’épidémie du VIH  -sida  . Muet au début de la pandémie du VIH  -sida  , Nelson Mandela est finalement devenu l’un des avocats les plus dédiés à la lutte contre la maladie, et l’un des plus efficaces.

Quand Mandela est libéré de prison en février 1990, l’Afrique du Sud est loin d’atteindre les taux de prévalence extrêmement élevés qui frapperont la nation arc-en-ciel quelques années plus tard.

Après son élection à la présidence quatre ans plus tard, Mandela fait face- comme tant d’autres leaders de l’époque- à une crise majeure, et ne parvient pas à appréhender la gravité du problème.

Il fait peu, alors, pour aider les malades du sida  .

A l’époque, son parti, le Congrès national africain (ANC), est en prise à un débat interne autour des causes de la maladie, et des traitements pour soigner les malades.

Certaines personnalités, comme Thabo Mbeki, le successeur de Mandela à la présidence sud-africaine, questionnent publiquement les recherches scientifiques selon lesquelles le sida   est causé par le virus du VIH  .

Après son départ de la présidence sud-africaine en 1999, le héros de la lutte contre l’apartheid fait campagne pour une plus grande recherche sur le VIH  -sida  , pour plus de prévention, et pour de meilleurs traitements pour les malades.

Cependant, la plupart des Sud-Africains refusent encore à l’époque de mentionner la maladie en public.

Débats au sein de l’ANC

Selon l’ONU  , le taux de prévalence sida   au sein de la population sud-africaine est passé de 1% en 1990 à environ 17,9% en 2012.

L’ Afrique du Sud est le pays qui abrite aujourd’hui le plus grand nombre de personnes malades du sida   au monde.

En 2012, 6.1 millions Sud-Africains vivaient avec le virus, dont 410 000 enfants âgés entre 0 et 14 ans, pour une population de 51 millions de personnes.

Les causes d’une pandémie d’une telle ampleur sont nombreuses : la pauvreté bien sur, mais également les migrations économiques, le statut peu élevé de la femme sud-africaine, et des pratiques sexuelles à risque. Des facteurs qui ont tous contribué à la transmission rapide de la maladie.

La maladie a causé des souffrances indescriptibles, mais son impact sur l’économie sud-africaine fut également immense, et les taux de croissances économiques sud-africains furent très affectés.

Pour la Journée mondiale de lutte contre le sida  , Mandela envoie alors un message fort : « Avec le VIH   sida  , notre pays fait face à un désastre incommensurable » déclare-t-il.

“Nous devons nous battre avec un ennemi silencieux et invisible qui menace la fabrique sociale de notre société”.

“Soyez fidèles à votre partenaire et utilisez un préservatif… Donnez à votre enfant de l’amour, des rires et la paix, pas le sida  .”

Mandela demande alors à ses co-citoyens de pratiquer l’abstinence, l’utilisation de préservatifs, les traitements précoces, et de suivre les conseils médicaux pour réduire la transmission de la mère à l’enfant.

Urgence

A l’époque, le gouvernement sud-africain fait preuve d’une grande réticence à financer les médicaments antirétroviraux pour les malades du VIH  .

Le président de l’époque Mbeki indigne alors le monde entier en affirmant à un journaliste américain : « Personnellement, je ne connais personne qui soit mort du sida   ».

L’un de ses ministres suggère même aux malades du sida   de manger de l’ail et de la betterave pour combattre le virus.

En novembre 2003, Mandela- et sa Fondation- intensifient leur campagne de lutte contre le sida  , et lancent une collecte de fonds appelée 46664, du nom du numéro de cellule de Mandela à Robben Island.

Il a comparé la lutte contre l’épidémie du sida   en Afrique du Sud au combat contre l’apartheid.

Des stars de la musique comme Beyoncé, Youssou N’Dour et Dave Stewart soutiennent ses campagnes.

L’argent généré par les initiatives de la Fondation Mandela finance des projets de recherche et permet à la Fondation d’offrir un réel soutien aux Sud-Africains malades du sida  .

La campagne passe à la vitesse supérieure en 2005, à cause d’un événement funeste : Nelson Mandela annonce que son fils, Makgatho, vient de décéder du sida  .

Nelson Mandela a poussé les Sud-Africains à parler du VIH  -sida   “pour que le sida   devienne une maladie comme les autres”, selon ses propres mots.

“Le pays est aujourd’hui devenu un leader de la réponse contre le sida   grâce à Mandela, et grâce à son action visant à permettre à une nouvelle génération d’être libre du sida   », explique Michel Sidibé, directeur exécutif d’Onusida  .

“Il a été instrumental pour jeter les bases d’une réponse moderne à la maladie et son influence a aidé à sauver des millions de vies et à transformé la santé en Afrique” ajoute-t-il.


VOIR EN LIGNE : BBC
Publié sur OSI Bouaké le samedi 7 décembre 2013

 

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