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RDC : 150 000 enfants manquent l’école en raison des violences, dans l’est


NAIROBI, 17 novembre 2008 (IRIN) - Les affrontements qui font rage dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ont forcé la plupart des écoles du territoire de Rutshuru à fermer leurs portes, et quelque 150 000 enfants ne vont plus en classe, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

« La plupart des enfants ont été déplacés », a expliqué à IRIN Jaya Murthy, spécialiste de la communication à l’UNICEF. « Les autres sont [toujours] dans la région, mais ils ne peuvent pas aller à l’école ».

Les affrontements ont repris à la fin du mois d’août dans le Nord-Kivu entre les forces du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un mouvement rebelle dirigé par l’ancien général Laurent Nkunda, et l’armée régulière congolaise, alliée avec des milices.

Depuis que les violences ont pris de l’ampleur, il y a deux semaines, 85 pour cent des 310 établissements scolaires du territoire ont suspendu la classe, leurs locaux étant occupés par des civils déplacés et par l’armée congolaise.

Selon l’UNICEF, les groupes armés qui opèrent dans la région continuent également d’enrôler des enfants dans leurs rangs, dont certains sont à peine âgés de 14 ans, à Kitchanga, Rugare et Rutshuru.

« Selon nos informations, nous savons que tous les groupes armés, sauf l’armée congolaise, continuent de recruter dans la région », a ajouté Mme Murthy. « Par exemple, pas moins de 400 personnes, âgées de 14 à 40 ans, ont été enrôlées dans la région de Kitchanga ». Quelque 3 000 enfants étaient retenus par les groupes armés avant les dernières violences, mais ce nombre devrait monter en flèche.

Les hostilités ont également contraint les civils à fuir. Selon l’UNICEF, des dizaines de milliers de personnes se déplacent vers le nord en raison des pillages dont sont continuellement victimes les habitants de Kanyabayonga. Parmi eux, 15 000 habitants se sont installés à Kisharo, 15 000 à Vitchumbi, 5 000 à Butembo et plusieurs milliers entre Kiwandja et Rutshuru.

Les déplacés sont particulièrement exposés au risque de contracter le choléra et la rougeole, et les enfants sont menacés par une recrudescence de la malnutrition et risquent également d’être séparés de leur famille. « La situation est encore très tendue, instable, précaire », a indiqué Mme Murthy. « Des affrontements éclatent dans différentes régions presque chaque jour ».

Le 13 novembre, deux échauffourées ont été annoncées à la radio des Nations Unies, qui opposaient les soldats du gouvernement aux Patriotes résistants du Congo (PARECO), un mouvement armé. Toujours selon la radio, 3 000 civils déplacés sont arrivés récemment à Goma, capitale de la province. Au moins 250 000 civils ont été déplacés par les affrontements, selon les travailleurs humanitaires, dont plus de 65 000 sont installés dans des camps à Kibati, à quelques kilomètres de la ligne de front.

Les Nations Unies, qui disposent d’une force de maintien de la paix de 17 000 hommes dans l’est de la RDC, envisagent de dépêcher 3 000 Casques bleus supplémentaires dans la région pour tenter de contenir la situation.


Publié sur OSI Bouaké le dimanche 23 novembre 2008

 

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