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Une thérapie ARV plus précoce épargne des vies


Johannesbourg, 11 juin 2009 - PlusNews - Les résultats d’un essai clinique mené en Haïti ont apporté la première preuve concluante que les personnes vivant avec le VIH   dans les pays en développement ont, de manière significative, davantage de chances de survie si elles commencent une thérapie antirétrovirale (ARV  ) plus tôt.

La semaine dernière, une commission indépendante de suivi des données et de la sécurité a recommandé l’arrêt immédiat d’un essai mené par les centres du Groupe haïtien d’étude du sarcome de Kaposi et des infections opportunistes (GHESKIO), les preuves plaidant en faveur d’un démarrage précoce du traitement étant accablantes.

L’étude était menée dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, avec un financement américain du National Institute of allergy and infectious diseases (NIAID).

De récentes études dans le monde développé ont révélé que mettre les patients infectés au VIH   sous traitement lorsque leur taux de CD4 (qui mesure la résistance du système immunitaire) tombait en dessous de 350 contribuait à réduire considérablement la mortalité liée au sida  . Attendre jusqu’à ce que ce taux descende en dessous de 200 était auparavant considéré comme étant la meilleure option.

Cependant, certains experts ont estimé que ces résultats ne pouvaient être extrapolés vers d’autres contextes de ressources limitées, parce qu’ils étaient fondés sur des données provenant de patients plutôt que sur un large essai randomisé mené dans un pays pauvre.

L’essai mené en Haïti, connu sous le nom de CIPRA HT 001, a débuté en 2005, lorsque 816 participants séropositifs avec des taux de CD4 entre 200 et 350 ont été recrutés. La moitié d’entre s’est vue demander de commencer immédiatement un traitement ARV  , tandis que l’autre moitié devait démarrer son traitement uniquement lorsque le taux de CD4 tombait en dessous de 200.

Au moment où l’essai a été interrompu, six participants du groupe ayant commencé leur traitement tôt étaient décédés, comparé à 23 dans le groupe ayant démarré la thérapie plus tard.

Le nombre de patients ayant contracté la tuberculose, une infection opportuniste répandue et souvent fatale chez les personnes vivant avec le VIH  , était de 18 dans le groupe de traitement précoce, contre 36 dans l’autre groupe.

La commission de suivi a recommandé que tous les participants à l’essai se voient maintenant offrir un traitement ARV   et soient suivis au cours des 12 prochains mois pour s’assurer qu’ils se conformaient aux horaires de prises de médicaments.

« La communauté de la santé publique a maintenant des preuves [provenant] d’un essai clinique randomisé et contrôlé – ‘‘l’étalon or’’ – que démarrer une thérapie ARV   lorsque le taux de CD4 se situe entre 200 et 350 dans des contextes de ressources limitées produit de meilleurs résultats sanitaires que de retarder le traitement jusqu’à ce que les CD4 tombe en dessous de 200 », a dit le directeur du NIAID, Anthony S. Fauci, dans un communiqué.

Bien que certains pays aient modifié leurs protocoles de traitement ARV   après des preuves fournies par des études précédentes, bon nombre d’autres, parmi les pays en développement, attendent toujours que les patients aient atteint un CD4 de 200 ou moins pour initier la thérapie. Les enquêteurs de l’étude se sont dits confiants que davantage de pays révisent désormais leurs directives en matière de traitement.

Carl Dieffenbach, directeur de la division sida   du NIAID, a noté que le fait de relever le seuil de démarrage du traitement ARV   augmenterait de manière significative le nombre de personnes ayant besoin de ces médicaments, et qu’il faudrait que le soutien de la communauté mondiale pour acheter des ARV   suive la même tendance.


Publié sur OSI Bouaké le vendredi 12 juin 2009

 

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