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Orphelins du sida

Un article du journal Le Monde sur "notre" DVD, L’Afrique orpheline


Il est toujours délicat d’empoigner le thème de l’enfance. Surtout si l’intention est de sensibiliser à une cause où se mêlent tragédies humaines et coups du sort. L’enfance est en soi émouvante, pas besoin d’en rajouter. François Truffaut, qui filma souvent des gamins, avait une théorie à ce sujet. Il estimait que la caméra et le scénario ne devaient pas trop en faire question pathos, puisqu’un sourire d’enfant, et un sanglot davantage encore, se suffisaient à eux-mêmes pour nous plonger dans le désarroi des petits.

On a été servis, ces temps derniers. La bande passante du malheur n’en finit pas de repasser, de cyclone en attentat, d’expulsion de squats parisiens en avalanche humaine aux portes de l’Europe, portes restées fermées, gardées par des barrières et des barbelés ou s’écorchent aussi des mineurs.

Le drame du Bangladesh et du Cachemire, apprend-on sans s’étonner outre mesure, a provoqué une hécatombe d’enfants. Pas mal de photos nous ont renseignés sur la faiblesse d’un « petit d’homme », comme écrivait Kipling, face à un bloc de béton.

Hier soir, c’est un film qui nous a sonné. Rien de bruyant ni de spectaculaire. Rien de claironné dans les journaux ou à la radio. Un documentaire signé Frédéric Touchard qui raconte comment vivent les enfants du Burkina Faso. Les enfants en général ? Non, un certain profil d’enfants. ceux qui n’ont plus de parents pour les aider à grandir, pour accompagner leurs désirs et leur peur, la peur d’être tout seul le soir dans une maison, par exemple.

Des orphelins qui vivent avec le souvenir plus ou moins vague de leurs parents du temps où ils étaient en vie. Les parents sont morts du sida  . Il y a deux ou trois ans. Ce film est celui proposé en DVD par l’association Orphelins Sida   International (www.orphelins-sida.org). On découvre une bonne mamie africaine, un oncle, des éducateurs, une association burkinabée d’aide à ces laissés-pour-compte. Une fillette a encore sa mère, mais elle est malade. Elle rêve de devenir infirmière pour pouvoir la soigner.

Un garçonnet est interrogé : « Te souviens-tu de choses que tu faisais avec tes parents ? » Un grand silence. Il cherche très loin, son regard est parti ailleurs. On se sent mal devant le gouffre qui vient de s’ouvrir entre l’enfant et nous : « Avant, je mangeais avec mon père et ma mère. Maintenant je mange seul avec mon petit frère. » Et le regard repart très loin.

Un autre enfant dit qu’il n’a plus le temps de penser à jouer, à présent. Il voudrait devenir « quelqu’un de bien ». A travers tous ces témoignages recueillis avec tact, on mesure les dégâts affectifs causés par la pandémie de sida  . Ces enfants qui parlent sans larmes ou presque sont devenus avant l’heure des adultes. Une immense gravité dévore leurs visages, petits ils sont déjà grands, un peu trop grands.

On a envie de les aimer, de les aider. On comprend sans mal pourquoi des personnalités venues d’horizons différents - Michel Jonasz, Simone Veil - s’impliquent aux côtés de ces orphelins. L’association organise des parrainages permettant à ces petits Burkinabés de vivre autant que possible leur vie d’enfant.

Éric Fottorino

Le Monde 22 Octobre 2005

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L’Afrique Orpheline, disponible en DVD
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Publié sur OSI Bouaké le samedi 26 novembre 2005

 

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