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Les financements contre le sida sont justifiés

Parce que les investissements de la lutte contre le sida profitent plus largement aux autres systèmes (santé, éducation, etc.)


Mexico, 4 août 2008 (Plusnews)

Les controverses suscitées récemment par des experts à propos des sommes d’argent dépensées dans la lutte contre le VIH  /SIDA   sont injustifiés parce que l’épidémie reste une urgence qui nécessite des efforts et des financements continus, ont dit plusieurs intervenants lors de la XVII Conférence internationale sur le sida  , organisée du 3 au 8 août au Mexique.

« L’épidémie n’est terminée dans aucun pays du monde », a dit Peter Piot, directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le sida  , ONUSIDA  , lors d’un point de presse le 3 août, avant la cérémonie d’ouverture de la conférence. « Elle nécessite une réponse à long terme, bien au-delà des quelques années à venir ».

Organisée sur le thème « Action universelle maintenant », la conférence réunit à Mexico, la capitale mexicaine, plus de 22 000 délégués venus du monde entier.

« Pour chaque personne sous traitement, trois nouvelles infections se produisent ; nous devons intensifier la prévention sur le long terme », a ajouté M. Piot. « Mais nous devons aussi élargir [l’accès aux] traitements. Trois millions de personnes dans les pays en développement y ont actuellement accès, mais plus de deux fois plus de gens en ont besoin -le droit au traitement est un droit à la vie ».

Au cours des derniers mois, des experts ont remis en cause l’importance des financements accordés à la lutte contre le sida  . Dans un article publié en février dans le British medical journal, Roger England, de l’organisation Health systems workshop, spécialisée dans les politiques sanitaires, a souligné que l’épidémie recevait environ un quart des fonds mondiaux consacrés à la santé alors qu’elle ne constituait que cinq pour cent du fardeau des maladies dans les pays à revenus faible et intermédiaire.

En 2007, 10 milliards de dollars ont été consacrés à la réponse mondiale contre le sida  , mais l’ONUSIDA   a estimé qu’il en aurait fallu 8,1 milliards de plus.

« Une idée fausse circule selon laquelle le sida   reçoit trop d’argent et que cela pourrait entraver d’autres efforts sanitaires », a commenté Pedro Cahn, président de l’International AIDS society, organisatrice de cette conférence biennale. « En fait, c’est l’inverse qui est vrai -dans les pays où des services VIH   sont fournis, on note une amélioration générale dans le traitement de la tuberculose, des infections sexuellement transmissibles et d’autres maladies ».

« Construire des structures sanitaires et des laboratoires, former les personnels de santé et travailler avec les ministères de la Santé pour élaborer des programmes VIH   est synonyme de renforcement des systèmes de santé pour toute la population », a-t-il ajouté. « Cela ne devrait jamais être une question de [tel ou tel choix], mais de comment nous pouvons travailler ensemble dans l’intérêt des personnes dans le besoin. Le temps est venu pour la collaboration, pas pour la compétition ».

Environ 33 millions de personnes vivent avec le VIH   dans le monde, selon les dernières estimations de l’ONUSIDA  . Deux millions d’adultes et d’enfants sont morts de maladies liées au sida   en 2007, tandis que 2,7 millions de nouvelles infections se sont produites.

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Publié sur OSI Bouaké le samedi 9 août 2008

 

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