OSI Bouaké - Conseil lecture : « La Santé mondiale entre racket et bien public », coordonné par Françoix-Xavier Verschave, Charles Léopold Mayer Éditions, 2004, 345 pages. 16 euros. Accueil >>  VIH/Sida

Conseil lecture : « La Santé mondiale entre racket et bien public », coordonné par Françoix-Xavier Verschave, Charles Léopold Mayer Éditions, 2004, 345 pages. 16 euros.



« La Santé mondiale entre racket et bien public », coordonné par Françoix-Xavier Verschave, Charles Léopold Mayer Éditions, 2004, 345 pages. 16 euros.

Il est des pays dans lesquels l’accès aux soins est conçu comme un droit, la santé perçue comme un bien public et le système de santé soumis à des obligations de service public. La Déclaration universelle des droits de l’Homme et la création de l’Organisation mondiale de la santé (OMS  ) avaient bien pour objectif que ce droit d’être soigné soit universel et que tous les Etats adoptent de tels systèmes de santé. Mais on est loin du compte : une majorité d’habitants de la planète est renvoyée au manque de ressources de son propre pays ou à l’indifférence de ses dirigeants. Le drame du sida   a incontestablement permis de changer les regards. Le mouvement de revendication d’un accès aux médicaments a créé sur le sujet une sorte d’opinion publique mondiale, s’affrontant à l’Organisation mondiale du commerce et l’obligeant à concéder le principe du droit prioritaire à la santé. Face à la logique de profit caricaturale de l’industrie pharmaceutique - véritable cartel à l’échelle mondiale -, un mouvement civique mondial s’est mis à défendre des valeurs d’humanité et de solidarité. Ces dernières sont loin d’être mortes : elles ont construit et peuvent encore construire le meilleur de nos sociétés.

Le présent ouvrage, suscité par l’association Biens publics à l’échelle mondiale (BPEM), coordonné par François-Xavier Verschave et nourri des contributions de nombreux auteurs, suit une approche concrète et pluridisciplinaire : se souvenir de la conquête et de l’institution fécondes, à l’échelle nationale, d’un bien public comme la santé ; observer la nécessité d’un passage au moins partiel à l’échelle mondiale ; identifier les forces qui s’y opposent et en démonter l’idéologie ; repérer le mouvement social émergent qui veut l’universalité du bien public. Car ce qui s’est joué pour la santé peut être reproduit avec l’éducation, la sécurité alimentaire, l’environnement ou encore les télécommunications : la problématique des biens publics induit la constitution de coalitions à l’ échelle mondiale, entre citoyens d’une même Terre incitant nos gouvernements à aller vers de nouvelles formes de légitimité internationale.

Ce livre a été coordonné par François-Xavier VERSCHAVE, avec les contributions de : Patrick ALLOUX, Elisabeth CHAMORAND, Peter DWYER, Dominique GENTIL, Raoul Marc JENNAR, Gaëlle KRIKORIAN, François LILLE, Georges MENAHEM, Francis MERCKAERT, Philippe PIGNARRE, Eloan PINHEIRO, Philippe RIVIERE, Reda SADKI, François TEYSSIER, François VEILLERETTE, German VELASQUEZ, Laurent ZIEGELMEYER.


Introduction

Première partie : Promesses du passé, reculs du présent

  • La Sécurité sociale française, construction d’un compromis fragile, D. GENTIL [1]
  • Naissance, essor et limites d’une perspective sanitaire mondiale, D. GENTIL et E. CHAMORAND [2]

Deuxième partie : Une mondialisation privative

  • Le privé est-il plus efficace que le public ? P. PIGNARRE [3]
  • La politique américaine en matière d’accès aux médicaments, E. CHAMORAND
  • L’industrie pharmaceutique soumise aux logiques du capital, G. MENAHEM [4]
  • La Sécu, elle est à nous ! P. ALLOUX [5]
  • Mondialisation libérale contre droits humains fondamentaux, R.M. JENNAR [6]
  • Santé des itinérants : le cas exemplaire des marins, F. LILLE [7]

Troisième partie : Résistances réelles et potentielles

  • Revendications de malades et de citoyens 1. Le Treatment Action Campaign en Afrique du Sud : "Ils meurent d’impatience de se battre", P. DWYER [8] 2. Bribes d’histoires des luttes immigrées pour survivre au sida  , entretien de R. SADKI [9] avec G. ALFONSI
  • Faire entrer les médicaments en politique : le rôle du “public”, P. PIGNARRE
  • Médecine générale et dimensions du bien public, F. MERCKAERT [10]
  • Vécu et engagements des syndicats de l’industrie pharmaceutique 1. Militance syndicale et bien public, L. ZIEGELMEYER [11] 2. Un cas d’école : Aventis Elbeuf, F. TEYSSIER [12] 3. Contre le sabordage de la recherche, le projet Nereïs, P. RIVIERE [13]
  • Batailles d’experts et joutes internationales : la production des génériques et l’OMC, G. KRIKORIAN [14]
  • Les pays du Sud réagissent : 1. Actions de pays en développement pour l’accès aux médicaments génériques, G. KRIKORIAN 2. L’expérience brésilienne, E. PINHEIRO [15] 3. Vers un front commun ? P. RIVIERE

Quatrième partie : Vers où voulons-nous aller ?

  • Une perspective pour la recherche, P. RIVIERE
  • Santé et environnement : une problématique mondiale, F. VEILLERETTE [16]
  • Le médicament, un bien public mondial ? G. VELASQUEZ [17]
  • L’OIT lance une campagne mondiale en faveur de la sécurité sociale pour tous
  • La santé parmi les biens publics mondiaux, F.X. VERSCHAVE [18]

Annexe : Biens publics mondiaux et services publics mondiaux, F. LILLE


Ils ont parlé de ce livre : Presse écrite : Politis, L’Expansion Radio : Radio France Internationale (RFI), Radio Alpha, Radio Méditerranée, Fréquence Paris Plurielle (possibilité d’écouter l’émission sur ce lien) Sites web : Survivre au sida  , Grappe Belgique, Attac Pays d’Aix, Rinoceros, etc.


[1] Dominique Gentil, socioéconomiste. [2] Élisabeth Chamorand, américaniste, est maître de conférence à l’université de Grenoble-III. [3] Philippe Pignarre, éditeur des « Empêcheurs de penser en rond », chargé de cours à Paris-VIII, est l’auteur notamment du Grand secret de l’industrie pharmaceutique et de Comment sauver (vraiment) la sécu ?, La Découverte, 2003 et 2004. [4] Georges Menahem, directeur de recherche au CNRS et membre du Conseil scientifique d’Attac. [5] Patrick Alloux, militant syndical et membre de la commission Santé d’Attac. Il est l’auteur de La santé n’est pas une marchandise, Éditions de l’Atelier, 2003. [6] Raoul-Marc Jennar, docteur en science politique, chercheur auprès d’Oxfam Belgique sur les dossiers relatifs à l’OMC et conseiller d’Oxfam international pour les matières liées à l’investissement, animateur de l’Unité de Recherche, de Formation et d’Information sur la Globalisation (URFIG), auteur de Europe, la trahison des élites, Fayard, 2004. [7] François Lille, socioéconomique et ancien marin, membre de l’association Biens publics à l’échelle mondiale (BPEM), auteur de Pourquoi l’Erika a coulé. Les paradis de complaisance, L’Esprit frappeur, 2000, et le coauteur de On peut changer le monde. À la recherche des biens publics mondiaux, La Découverte, 2003. [8] Peter Dwyer, chercheur post-doctorant au Centre for Civil Society de l’Université du Natal (Afrique du Sud). [9] Reda Sadki, membre de Survivre au sida  , animateur de l’émission de radio des séropositifs de l’immigration et la banlieue, sur le site www.survivreausida.net et sur la fréquence 106.3 FM (mardi 17h-18h ; mercredi 11h-12h e t jeudi 7h-8h). [10] Francis Merckaert, médecin généraliste à Mouvaux, dans le nord de la France. [11] Laurent Ziegelmeyer, syndicaliste CFDT dans l’industrie pharmaceutique. [12] François Teyssier, secrétaire du syndicat SUD Chimie. [13] Philippe Rivière, journaliste au Monde diplomatique. [14] Gaëlle Krikorian, militante d’Act Up-Paris, doctorante en sociologie, consultante en matière de propriété intellectuelle et d’accès aux médicaments. [15] Eloan Pinheiro, ancienne directrice du laboratoire Far-Manguinhos à Rio de Janeiro, au Brésil, elle travaille aujourd’hui avec l’OMS  . [16] François Veillerette, spécialiste des pesticides, président de l’association écologiste MDRGF (Mouvement pour les droits et le respect des générations futures) et du conseil d’administration de Greenpeace France. [17] Germán Velásquez, coordonnateur du Programme d’action pour les médicaments essentiels à l’Organisation mondiale de la santé. [18] François-Xavier Verschave, économiste, est président de l’association Survie et membre cofondateur de l’association BPEM.


Publié sur OSI Bouaké le mardi 19 avril 2005

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