Paris, le 24 août 2008 - Par Sandrine Dekens -
Comme nous l’avions annoncé en février 2008 dans ces colonnes, c’est en mars dernier que s’est tenu à Lomé (Togo), le premier Atelier régional du Réseau africain francophone des Jeunes Affectés et/ou Infectés par le VIH /Sida (RJAIV). Cet atelier co-organisé par Orphelins Sida International (OSI France), N’Zrama (Bouaké, RCI), APEF-AD (Lomé, Togo) et financé par la Mairie de Paris, était destiné à soutenir la constitution d’un réseau de jeunes appartenant à des associations communautaires locales engagées dans le soutien aux personnes séropositives en Afrique francophone.
Nous mettons en ligne ci-dessous les « Actes de la rencontre » que vous pourrez consulter et télécharger, il s’agit d’un document largement illustré qui tente de rendre compte au plus près de ce que furent ces deux jours de travail et d’enthousiasme partagé. Malgré la difficulté chronique à faire financer ce type de rencontre, et la précarité dans laquelle s’inscrit l’engagement de ces jeunes orphelins, ces deux jours passés ensemble ont démontré leur nécessité pour fédérer les jeunes, leur montrer que les adultes du Nord ne sont pas indifférents à leur sort et que la lutte a plus que jamais besoin de leur implication. Force est de constater qu’à ce jour, la graine plantée est prometteuse malgré la sécheresse du contexte. Ils n’ont rien d’autre que leur intelligence, leur courage et leur bonne volonté pour se battre, ils manquent de tout mais ils mettent toutes leurs forces dans la lutte. Ils ont déjà surmonté la maladie des parents, celle de leurs frères et sœurs, la mort, la misère, la faim, l’exclusion sociale, la déscolarisation... Et ont même trouvé le courage de s’exposer publiquement, de témoigner, d’encourager leurs pairs. Il appartient à ceux qui détiennent les moyens de les aider à avancer davantage. Il s’agit bien sûr de soutien financier mais aussi de matériel et de formation, le document ci-joint ne manque pas d’idées.
Car les soldats tombent au front, et la lutte contre le sida ne cesse d’être ce qu’elle a toujours été : une course contre la montre. Emefa, jeune participante togolaise de 23 ans, est décédée moins d’un mois après cette rencontre.
(c) Photos Dekens