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RDC : Le recrutement d’enfants soldats se poursuit, malgré le processus d’intégration de l’armée


KINSHASA, 20 février 2007 (IRIN) - Le recrutement d’enfants soldats se poursuit en République démocratique du Congo (RDC), malgré le processus d’intégration des ex-combattants au sein de l’armée gouvernementale, a révélé un responsable d’une organisation locale de défense des droits de l’homme.

« Certains anciens enfants-soldats démobilisés sont à nouveau enrôlés de force par des groupes armés, » s’est indigné Murhabazi Namegabe, le coordonnateur du Bureau pour le Volontariat au service de l’Enfance et de la Santé, une coalition d’ONG du Sud-Kivu.

Selon la coalition, le recrutement des enfants soldats persistent dans le district de l’Ituri et dans les deux provinces Kivu, le Nord et le Sud.

D’après les témoignages recueillis et confirmés par la Mission des Nations Unies en RDCongo - MONUC -, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance - UNICEF -, et des ONG internationales s’occupant des enfants, certains groupes armés tentent de faire passer des enfants dans le processus de réintégration de l’armée en falsifiant leur âge, a fait savoir le lieutenant-colonel Didier Rancher, porte-parole militaire de la MONUC.

Certains enfants soldats ont rejoint les nouvelles brigades mixtes, après l’intégration, le mois dernier, des deux brigades du général dissident Laurent Nkunda dans trois brigades de l’armée nationale. Selon les estimations de la MONUC, le mixage de 4 500 à 5 000 autres éléments des troupes de M. Nkunda devrait avoir lieu avec un nombre identique de soldats de l’armée nationale.

« Les brigades mixtes compteraient 257 enfants-soldats, dont 85 dans la brigade Alpha, 95 dans la brigade Bravo et 77 dans la brigade Charlie. Ces chiffres sont basés sur des estimations d’âge faites par des inspecteurs lors de l’enregistrement et non à partir de documents officiels. En outre, le chiffre indiqué pour la brigade Bravo inclus 35 enfants et environ une soixantaine d’autres appartenant à un bataillon qui n’a pu être identifié », a expliqué Andrew Zadel, chargé d’information au Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Pour Justin Morel, le chargé de la communication de l’UNICEF à Goma, « ce ne sont que des estimations, car ces informations relèvent du secret militaire et, en dehors des responsables des opérations de brassage, personne ne connaît le chiffre exact ».

Selon lui, ce sont les agents des services de la protection de l’enfance qui ont découvert ces enfants soldats parce qu’ils ne possédaient pas de pièce d’identité lorsqu’ils se sont présentés pour leur intégration au sein de l’armée.

« Les groupes armés ont demandé aux enfants de ne pas révéler leur véritable âge et de le surévaluer afin d’être recrutés en tant que soldats et intégrés dans les brigades de l’armée régulière », a indiqué M. Namegabe.

La MONUC a décidé, en accord avec les responsables de ces brigades que l’identification des enfants ne se fera pas sur la base des documents présentés, mais sur leur âge réel.

Les agents des services de la protection des enfants ont également dénoncé le recrutement d’enfants dans les villages par les autres groupes armés hostiles au processus de réunification, notamment les groupes ‘Rasta’, ‘Mundundu 40’ et plusieurs autres factions de la milice Mai-Mai.

La mission d’OCHA qui a visité la semaine dernière le village Gungu, au Nord-Kivu, a recueilli des témoignages des villageois rapportant des recrutements par force de jeunes gens et d’enfants par des groupes armes.

« Le cas d’un jeune qui a tiré sur son ami qui refusait de rejoindre les troupes de Nkunda a été confirmé par plusieurs personnes », a dit M. Zadel.

Selon l’UNICEF, on comptait quelque 33 000 enfants-soldats en 2002, mais actuellement, au moins 29 000 ont quitté les rangs des groupes armés, a indiqué M. Morel.


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Publié sur OSI Bouaké le samedi 3 mars 2007

 

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