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Les enfants aussi ont une histoire

Travail de mémoire et résilience au temps du sida


18 avril 2007

Nos attirons votre attention sur la sortie du livre de Philippe Denis, auquel notre association est fidèle. De plus, la préface est de Boris Cyrulnik... Que des bonnes raisons de l’acheter et de le lire !

Éditions Karthala, 215 pages, 15 euros

Quatrième de couverture :

" Un seul événement peut changer la manière dont on se représente soi-même et avec laquelle on s’engage dans l’existence. Alors, une boîte à mémoire peut modifier une évolution qui paraissait fatale mais qui plus tard peut devenir dans la mémoire un moment douloureux de l’histoire qui n’empêche pas une reprise de développement résilient. " (Boris Cyrulnik).

L’importance du travail de mémoire n’a jamais semblé aussi décisive en Afrique qu’aujourd’hui pour surmonter des décennies de discrimination, d’abus et de mauvaise gouvernance. L’épidémie du sida   et les problèmes de pauvreté, de chômage et d’abus sexuels qui y sont associés assombrissent davantage encore le tableau. Mais il ne faudrait pas se décourager. Pour autant qu’elles reçoivent le soutien et les encouragements nécessaires, des personnes en situation de deuil, de traumatisme ou de vulnérabilité peuvent développer de la résilience, apprenant ainsi comment s’adapter plus harmonieusement à leur environnement.

C’est le cas en particulier des enfants, qui sont les principaux bénéficiaires du Programme des boîtes de la mémoire, établi depuis quelques années à l ‘université du Kwazulu-Natal en Afrique du Sud. La méthodologie présentée dans ce livre propose un cadre dans lequel un travail de mémoire peut être réalisé dans un climat d’écoute et de respect au profit des personnes concernées. Les souvenirs des familles sont placés dans " une boîte de la mémoire " qui contient le texte du récit familial raconté par les adultes en présence des enfants et d’autres objets rappelant les absents. D’autres formes de travail de mémoire sont menées lors de sessions pour enfants en deuil ou en situation de grande vulnérabilité.

Le Centre Sinomlando d’histoire orale et de travail de mémoire en Afrique a été fondé à l’école de religion et théologie de l’université du Kwazulu-Natal en 1996, aux premières heures de la démocratie en Afrique du Sud. En zoulou, sinomlando veut dire : " nous avons une histoire ". Un des objectifs de Sinomlando est de recueillir des témoignages oraux auprès d’acteurs sociaux traditionnellement négligés dans l’historiographie officielle tels que les femmes, les victimes de la violence politique et les praticiens de la religion traditionnelle africaine. Un des projets les plus significatifs de Sinomlando est le Programme des boîtes de la mémoire, qui invite les familles affectées par le sida   à raconter leur histoire de manière à développer la résilience chez les orphelins ou les futurs orphelins.

Le Centre Sinomlando est dirigé par le Professeur Philippe Denis, un historien belge établi en Afrique du Sud depuis une vingtaine d’années qui enseigne l’histoire du christianisme à l’université du Kwazulu-Natal tout en étant engagé dans plusieurs organisations bon gouvernementales s’occupant d’enfants abandonnés et d’orphelins du sida  . Il a développé la méthode des boîtes de la mémoire avec Nokhaya Makiwane, Sibongile Mafu, Radikobo Ntsimane et plusieurs autres.


Publié sur OSI Bouaké le jeudi 19 avril 2007

 

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