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Donner un avenir aux enfants VIH/sida et orphelins du sida

Résolution 1537 du parlement européen - (25 janvier 2007)


Résolution 1537 du parlement européen : [edition provisoire [Discussion par l’Assemblée le 25 janvier 2007 (8e séance) (voir Doc. 11113, rapport de la Commission des questions sociales, de la santé et de la famille, rapporteur : M. Hancock).]]

  • 1 - Le monde entre dans sa 25e année avec le VIH  /sida  . L’épidémie s’étend et les données chiffrées quant au nombre de cas et la progression attendue sont effarantes. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe se doit de participer au mouvement actuel de prise de conscience du fléau et de la nécessité d’accroître et d’optimiser la lutte contre celui-ci, ce qui implique une volonté politique affirmée et la coordination des différentes initiatives de tous les acteurs.
  • 2 - Si le VIH  /sida   frappe plus durement les pays pauvres, il frappe aussi plus durement les enfants. Il est urgent pour tous et surtout pour les décideurs de s’attaquer à la spécificité de la lutte contre l’épidémie chez les enfants VIH  /sida   et également de prendre conscience de la nécessité de prendre en charge les enfants dont les parents sont victimes du virus.
  • 3 - D’après les données à la disposition des organisations internationales, dans le monde, chaque minute, un enfant de moins de 15 ans est infecté par le virus VIH   ; cinq millions d’enfants de moins de 15 ans vivent avec le VIH   ; environ 15 millions d’enfants ont perdu l’un ou les deux parents du fait du sida   et sur ces 15 millions, 12 millions sont africains. Si tous les continents connaissent ce fléau, les situations les plus tragiques se rencontrent en effet en Afrique, notamment dans l’Afrique subsaharienne.
  • 4 - L’Europe n’est pas épargnée : on assiste à un développement inquiétant des cas VIH  /sida  , tout particulièrement en Europe orientale et dans les anciennes républiques soviétiques ; le VIH  /sida   touche beaucoup les jeunes, parfois les très jeunes ; on commence à percevoir le phénomène des orphelins du sida   même s’il est loin d‘exister à la même échelle qu’en Afrique. L’Europe occidentale qui avait une transmission mère/enfant du virus quasi nulle, connaît du fait des flux migratoires un regain des cas d’enfants infectés.
  • 5 - Les Etats membres doivent introduire la « perspective de l’enfant » dans leurs politiques nationales et internationales de lutte contre le VIH  /sida   et dans celles d’aide au développement des pays tiers en particulier les pays du continent africain. Cela signifie prendre toujours en considération les droits de l’enfant, son intérêt supérieur et considérer l’avis des professionnels et si possible des enfants eux mêmes.
  • 6 - Ces politiques - avec des modalités particulières selon les continents et les pays - doivent avoir pour priorités :

— 6.1. le dépistage systématique et gratuit des enfants avant l’âge de 18 mois ;

— 6.2. la prévention de la transmission mère /enfant : un dépistage précoce, systématique et généralisé des futures mères doit être obligatoirement proposé ;

— 6.3. l’accès gratuit (mères et enfants) au traitement antirétroviral, ce qui suppose la baisse des prix à l’achat des traitements VIH  /sida   et la généralisation de l’offre de médicaments génériques ainsi que la disponibilité des médicaments pédiatriques adaptés contre le VIH  /sida   ;

— 6.4. des mesures de prévention de l’abandon des enfants infectés et des structures d’accueil appropriées notamment pour les tout petits ;

— 6.5. l’aide à l’observance de la prise de médicaments, et une alimentation adéquate des enfants infectés ; priorités qui ont une importance cruciale et demandent une attention particulière sur le continent africain ;

— 6.6. le suivi psychologique et le traitement médical concomitant des affections opportunistes qui touchent les enfants infectés ;

— 6.7. le développement de la recherche quant aux formulations pédiatriques des médications VIH  /sida  , la vaccination et les outils de diagnostic pour les enfants.

  • 7 - Le droit à l’éducation des enfants VIH  /sida   doit être reconnu et pouvoir s’exercer sans discrimination, tout comme le droit à la formation professionnelle, nécessaire à l’insertion des jeunes VIH  /sida   dans la vie active. L’éducation à la sexualité, l’information et les moyens de prévention de la maladie et de sa transmission sont des impératifs notamment auprès des adolescents.
  • 8 - Des stratégies de prise en charge des orphelins du sida   doivent être élaborées compte tenu des conditions nationales avec le souci premier du maintien des enfants dans leur communauté et leur environnement mais sans renoncer à l’opportunité qu’est l’adoption et notamment l’adoption internationale. Les orphelins VIH  /sida   tout particulièrement en Afrique doivent bénéficier d’une éducation primaire gratuite.
  • 9 - La formation des professionnels de la santé ne doit pas être négligée pour lutter contre les préjugés et la méconnaissance de la maladie et contre les éventuels refus de soins qui ne doivent pas rester impunis. Des campagnes d’information et des actions spécifiques - via les pairs de préférence sont nécessaires pour toucher et sensibiliser les populations minoritaires ou migrantes à la transmission du virus.
  • 10 - Les politiques d’aide au développement, notamment en Afrique, doivent avoir pour cible prioritaire les enfants et doivent clairement refuser que l’aide se perde dans une bureaucratie tortueuse ; le contrôle de l’efficacité et de la destination des fonds est indispensable ; et il convient de préférer une aide au développement via des projets concrets dont la réalisation est confiée notamment aux ONG qui sont les partenaires indispensables des gouvernements et des bailleurs de fonds.
  • 11 - Les gouvernements des pays africains doivent être épaulés dans la création de leur système de santé et il convient d’arrêter avec eux les mesures capables de freiner l’hémorragie de leur personnel sanitaire.
  • 12 - Enfin, les Etats membres du Conseil de l’Europe doivent contribuer de façon substantielle aux actions du Fonds mondial de lutte contre le sida  , la tuberculose et le paludisme.
  • 13 - L’Assemblée estime qu’il serait utile d’étudier la possibilité et les modalités d’une application, à l’extérieur du contexte européen, des principes énoncés dans la présente résolution, ainsi que dans la Résolution 1536 (2007) sur le VIH  /sida   en Europe et la Recommandation 1785 (2007) sur la propagation du VIH  /sida   chez les femmes et les jeunes filles en Europe, et décide par conséquent de poursuivre ses études sur le VIH  /sida   dans la perspective des pays en développement et, tout particulièrement, de l’Afrique subsaharienne, si possible en collaboration étroite avec le Parlement panafricain (P.A.P), l’Association des Parlementaires Européens pour l’Afrique (AWEPA) ainsi que les organisations professionnelles compétentes.

Texte adopté par l’Assemblée le 25 janvier 2007 (8e séance).


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Publié sur OSI Bouaké le jeudi 1er février 2007

 

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