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Combler le vide d’un passé



Paris Normandie - 11 mai 2011

Analyse. Les professionnels de la protection de l’enfance se sont réunis pour évoquer le vécu des enfants placés.

La voix de Marie-Claire Michaux est parfois tremblante. Mais la lecture du texte qu’elle a écrit, simple, sincère et touchant, a été longuement applaudie par les participants au colloque « Le vécu du placement à l’Aide sociale à l’enfance : hier, aujourd’hui, demain », organisé jeudi dernier par les professionnels de la Protection de l’enfance.

Comprendre le passé pour changer le présent

En quelques minutes, Marie-Claire a fait un bond dans le passé. Retournant dans les locaux de la Ddass, « se demander pourquoi on est là », et construire, malgré tout, une vie d’adulte. Son témoignage, Marie-Claire y tenait. Mais il lui a fallu du courage pour aller au bout de la démarche et coucher sur le papier les mots qui tant de fois l’ont fait pleurer. « C’est un traumatisme. Il n’y a qu’à voir l’atelier d’écriture [à la suite duquel le Département a édité Paroles partagées, NDLR]. Beaucoup d’anciens étaient intéressés. Peu se sont inscrits. Rares sont ceux qui, comme moi, sont restés jusqu’au bout. » Elle l’avoue. Parfois encore, l’actualité lui rappelle cette douleur : « Quand j’entends que des enfants sont placés, je sais que les personnes qui ont vécu, ça les ramène en arrière. » Mais elle a pu avancer. Construire une vraie vie de famille, trouver une stabilité. C’était bien là le but du colloque organisé par la Direction de l’aide sociale à l’enfance. Montrer l’importance de l’encadrement des jeunes placés, mieux connaître les effets du placement, comprendre son impact et réfléchir à la prévention des risques de maltraitances sur les lieux de placement.

Le caractère innovant de cette journée résidait dans la rencontre entre les acteurs de la protection de l’enfance d’aujourd’hui, (au sein desquels les assistants familiaux avaient toute leur place), et d’anciens enfants placés. Tout au long de la journée, les intervenants ont montré les bienfaits de la parole, de l’attention aux traces écrites, de l’écoute de l’enfant. Les échanges avec la salle ont permis de mesurer le souci de chacun de s’interroger sur l’impact de ses actes sur l’enfant afin de faire évoluer les pratiques professionnelles.


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Publié sur OSI Bouaké le mercredi 11 mai 2011

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