Le Fonds mondial prévoit de disposer de 1,6 milliard de dollars supplémentaires
Publié le 15 mai 2012 sur OSIBouaké.org
JOhannesburg 14 mai 2012 - PlusNews - Le Fonds mondial de lutte contre le sida , la tuberculose et le paludisme a annoncé qu’il devrait disposer de 1,6 milliard de dollars supplémentaires à investir, sur une période allant de 2012 à 2014, dans des projets qui permettront de sauver des vies.
Ces nouveaux financements sont la conséquence des « décisions stratégiques prises par le Conseil d’administration, qui a libéré des fonds pour pouvoir les investir dans les pays où la demande est la plus pressante », est-il expliqué dans un communiqué publié par le Fonds mondial. La réorganisation du Fonds a conduit à « une amélioration du suivi financier et de l’efficacité globale ». Le Fonds a ainsi réduit ses effectifs de 7,4 pour cent. Il a par ailleurs reçu récemment de nouvelles contributions, dont 750 millions de dollars de la Fondation Bill et Melinda Gates et 340 millions de dollars du Japon.
En 2011, la faiblesse des financements a obligé le Fonds mondial à prendre la décision sans précédent d’annuler son 11e appel à projets, faisant craindre un recul des progrès réalisés dans la lutte contre le sida . Le Comité technique d’examen étudie actuellement les demandes de subvention, dont le montant s’élève à environ 616 millions de dollars.
Selon le Programme des Nations Unies sur le sida (ONUSIDA ), cet argent pourrait permettre à des pays et à des communautés de déterminer leurs priorités afin d’tteindre les objectifs énoncés dans la Déclaration politique des Nations Unies sur le sida de 2011.
« Cela marque le début d’une ère nouvelle pour le Fonds mondial. Je me réjouis de constater que la porte est désormais ouverte pour de nouveaux partenariats », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA , dans un communiqué. « Le Fonds mondial doit rester focalisé sur les réussites des pays et continuer à mobiliser des ressources pour que les pays puissent atteindre leurs objectifs et que davantage de vies soient ainsi sauvées. »
L’organisation non gouvernementale (ONG) internationale Médecins Sans Frontières (MSF ) s’est réjouie du déblocage de ces fonds, mais a recommandé au Fonds mondial de s’en tenir à des projets pilotés par les pays selon les besoins et la demande. Sharonann Lynch, conseillère de MSF International en matière de stratégie de lutte contre le VIH , a exhorté le Fonds mondial, dont le 26e Conseil d’administration s’est tenu à Genève, en Suisse, les 10 et 11 mai, à adhérer à son principe fondateur qui est de sauver des vies.
« Le Fonds mondial déterminera s’il peut ou non se permettre d’ouvrir un nouveau guichet de financement pour cette année [2012]. MSF demande que cela soit fait le plus vite possible - nous ne pouvons pas nous permettre de perdre plus de temps et de laisser s’échapper l’occasion de sauver des vies et d’éviter de nouvelles contaminations », a dit Mme Lynch à IRIN/PlusNews.
« Ce guichet de financement doit être ouvert à tous les pays pauvres touchés. Nous craignons que des réformes précipitées du Fonds mondial ne conduisent à de nouvelles stratégies consistant à trier sur le volet les pays et les interventions sous prétexte de manquer de fonds. »
Le Fonds mondial est l’une des principales sources de financement de la lutte contre le sida , la tuberculose et le paludisme. Jusqu’en 2010, le Fonds décaissait 3,5 milliards de dollars par an. Il finance environ 40 pour cent de tous les traitements du VIH dans les pays en développement et une grande partie des soins dans les pays à revenu intermédiaire comme la Chine et l’Inde. Plus des deux tiers des moyens de prévention et de traitement du paludisme et les trois quarts des initiatives de lutte contre la tuberculose dans le monde reposent sur le Fonds mondial.
« Les pays qui mettent en œuvre nos subventions sauvent la vie à un nombre de plus en plus élevé de personnes, mais la demande de services reste gigantesque », a dit Gabriel Jaramillo, qui a pris les fonctions de Directeur général du Fonds mondial en février 2012. « Avec plus d’argent, nous pourrons sauver plus de vies. »