Les associations toujours en mouvement pour peser sur les prix
Publié le 22 juillet 2009 sur OSIBouaké.org
Destination Santé - 22 juillet 2009
Des militants de plusieurs ONG internationales emmenés par les Français d’Act-Up-Paris, ont tenu hier au Cap, dans le cadre du 5ème Congrès de l’International AIDS Society (IAS), une réunion de protestation contre les prix toujours trop élevés des traitements de seconde et troisième lignes contre l’infection à VIH .
Outre les responsables d’Act-Up-Paris, on y a retrouvé des représentants de l’ONG sud-africaine Treatment Action Campaign (TAC), de Médecins sans Frontières, d’Act-Up Lusaka et de l’ONG camerounaise REDS.
Déclaré priorité absolue par les responsables de la lutte contre la pandémie à VIH , l’accès universel aux soins des patients infectés par le virus est très loin d’être une réalité. Sur le continent africain, qui selon le dernier rapport de l’ONUSIDA rassemble encore l’essentiel des cas, seulement 35% des patients concernés auraient accès aux traitements de première ligne. Et la proportion des besoins couverts est sans commune mesure pour les traitements de seconde et troisième lignes. Ces derniers pourtant, deviennent inéluctablement nécessaires lorsque des résistances apparaissent.
Les médecins et les ONG se battent pour changer la situation. Le directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le SIDA Michel Kazatchkine, confirmait il y a deux jours à Destination Santé que « le prix des médicaments de seconde et de troisième ligne est entre 6 et 40 fois supérieur à celui des traitements de première ligne »…
Pour dénoncer cet état de fait, les militants et représentants d’ONG ont défilé lundi en fin de journée, entre les stands des grands laboratoires présents sur le congrès. Un die-in - version mortifère du sit-in inventé lors de la guerre américaine au Viet-Nâm… - a suivi, pour obtenir que les laboratoires réduisent « de toute urgence » le prix de leurs médicaments ainsi que le coût de la mesure de la charge virale. Un examen indispensable au bon suivi d’évaluation thérapeutique.
Ils ont aussi paradoxalement, demandé aux gouvernements d’intensifier la promotion des médicaments génériques. Paradoxalement car les spécialistes du SIDA savent bien que les fabricants de génériques – généralement issus de pays à l’économie émergente – ne pratiquent pas nécessairement des prix « doux ». Michel Kazatchkine soulignait ainsi durant le congrès, que ces génériqueurs « produisent ces médicaments (de seconde ligne) au prix du pharma. » C’est-à-dire au même prix que leurs inventeurs princeps ». Une situation d’autant plus choquante que les licences de ces génériques sont accordées dans des conditions économiques très privilégiées à des industriels qui n’ont évidemment, consenti aucun investissement de recherche ou de développement.
Source : ONUSIDA , juillet 2009 ; IAS, 3 juillet 2009 ; interview de Michel Kazatchkine, 20 juillet 2009 ; de nos envoyés spéciaux à la 5ème conférence de l’IAS, Le Cap, 19-22 juillet 2009