Sida : les pays pauvres en mal de médicaments
Publié le 1er décembre 2009 sur OSIBouaké.org
Ouest France, 30 novembre 2009 - Sept millions de personnes n’ont toujours pas accès aux traitements contre le VIH .À la veille de la Journée mondiale, les organisations humanitaires se mobilisent. Exorbitant. Le dernier traitement, le plus efficace contre le VIH , coûte 3 350 € par an et par patient. Tous les nouveaux médicaments mis au point par les firmes pharmaceutiques depuis cinq ans sont inaccessibles aux pays pauvres. La bataille est engagée pour que les neuf plus grands laboratoires mondiaux mettent au pot commun leurs brevets de fabrication.
Il y a déjà eu de grands progrès. L’Inde (essentiellement) fabrique désormais, sous forme de génériques, les premiers médicaments antisida à des prix abordables : 53 € par an et par patient. Quatre millions de personnes infectées vivent grâce à eux.
« Aujourd’hui, nous sommes pourtant contraints de rationner l’accès aux soins, raconte Marie-Pierre Allié, la présidente de Médecins sans Frontières. Dans certains pays, faute de traitement disponible, des patients sont renvoyés chez eux. » Selon les organisations humanitaires internationales, 7 millions de personnes au moins, atteintes du VIH , ont besoin, en urgence, d’être traitées.
Les fonds internationaux destinés à la lutte contre le sida stagnent ou régressent. En attendant un vaccin efficace, les organisations humanitaires militent pour la création « d’une communauté des brevets » qui ouvrirait l’accès des pays les plus démunis aux nouveaux traitements. Médecins sans Frontières a lancé une pétition en octobre. Elle a recueilli plus de 110 000 signatures.
Cette idée de communauté de brevets n’est pas nouvelle. Elle existe notamment pour stimuler les recherches sur les maladies dites orphelines. Mais les traitements antisida en sont exclus, alors que les nouvelles multithérapies sont plus efficaces, moins toxiques.
Moyennant une redevance raisonnable, les neuf grands laboratoires concernés pourraient donc mettre à la disposition des plus pauvres des médicaments qui, sinon, leur resteront inaccessibles.
Beaucoup de patients ont développé des résistances aux traitements actuels. De nouveaux médicaments leur sont donc absolument nécessaires. Ils sont également vitaux pour soigner les femmes enceintes et les enfants infectés. Deux millions d’enfants sont touchés en Afrique. Beaucoup meurent avant d’atteindre leurs 2 ans.
Bernard LE SOLLEU.