Burundi : Des patients insolvables détenus par les hôpitaux
Publié le 15 septembre 2006 sur OSIBouaké.org
DAKAR, 8 septembre 2006 (PLUSNEWS) -
Des centaines de patients ont été détenus ces dernières années dans les hôpitaux burundais parce qu’ils ne pouvaient payer leurs factures, a dénoncé l’organisation Human Rights Watch (HRW) dans un nouveau rapport.
Dans ce document publié mercredi et intitulé « Une santé chèrement payée - La détention des patients sans ressources au Burundi », l’organisation internationale de défense des droits de l’homme a révélé que ces patients démunis, détenus par les autorités hospitalières pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, étaient parfois laissés sans nourriture et pour les plus pauvres, sans aucun traitement, certains d’entre eux souffrant de maladies chroniques comme le VIH /SIDA , qui nécessitent pourtant des soins continus.
Ces patients sont souvent issus de groupes particulièrement vulnérables tels que les orphelins, les veuves, les mères célibataires ou les personnes déplacées par la guerre civile qui a ravagé le pays pendant plusieurs années, a noté HRW. Certains patients détenus ont dû vendre tous leurs biens pour être libérés, tandis que d’autres ont été relâchés après qu’une « personne riche » ou une organisation humanitaire ait payé leur facture.
Tout en saluant dans un communiqué la décision annoncée en mai par le président burundais Pierre Nkurunziza d’accorder la gratuité des soins aux mères et aux enfants de moins de cinq ans, HRW a souligné que cela ne réglait pas le problème des autres patients incapables de régler leur facture et dont la détention « résulte des problèmes plus larges que connaît le secteur de la santé au Burundi, et les mets en lumière ».
« Le gouvernement [burundais] devrait, de manière urgente, ... veiller à ce que le budget de la santé soit en mesure d’atteindre la population la plus exposée et prendre des mesures contre la corruption dans le système de santé », a recommandé HRW. De son côté, la communauté internationale, qui finance en grande partie le système sanitaire burundais, doit faire pression pour mettre un terme à ces détentions et améliorer l’accès aux soins des plus pauvres, a estimé HRW.