Les Ivoiriens aux urnes pour le second tour de la présidentielle
Au moins trois morts dans des heurts en Côte d’IvoirePublié le 28 novembre 2010 sur OSIBouaké.org
Libération - 27/11/2010 - Thomas Hofnung, envoyé spécial en Côte d’Ivoire
A quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote en Côte d’Ivoire pour le second tour de la présidentielle, la situation s’est tendue encore un peu plus. Une manifestation de l’opposition contre le couvre-feu instauré par décret à partir de samedi soir par le président Gbagbo, a dégénéré dans le quartier d’Abobo, à Abidjan. La foule en colère s’en est prise aux policiers, qui ont riposté, faisant au moins trois morts et huits blessés d’après des sources internationales. Les policiers, assurent ces sources, auraient riposté à un tir émanant de la foule des partisans du candidat Alassane Ouattara. Une voiture de police a été brûlée. Le calme est revenu aux alentours de 16 heures.
Dans la soirée, les deux rivaux ont lancé un appel au calme. « Nous lançons un appel solennel à tous nos électeurs et nos militants de s’abstenir de tout acte d’agression sur les personnes et les biens ainsi que le matériel électoral, en vue de permettre l’organisation du scrutin dans un climat apaisé nécessaire à des élections transparentes », ont-ils déclaré. Cet « appel aux électeurs » a été lu par le Premier ministre Guillaume Soro à l’issue d’un entretien au palais présidentiel entre les trois hommes et le médiateur dans la crise ivoirienne, le président burkinabè Blaise Compaoré.
Quelques heures plus tôt, dans la matinée, prenant tout le monde par surprise, le président Laurent Gbagbo, candidat à sa propre succession, a signé un décret instaurant un couvre-feu le soir-même de 22 heures jusqu’à 6 heures du matin. Le texte stipule la reconduction de cette mesure dimanche soir, mais aussi du lundi au mercredi inclus, dès 19 heures. Le chef de l’Etat, qui avait évoqué ce décret lors de son débat télévisé avec son adversaire Alassane Ouattara, jeudi dernier, n’a tenu compte ni du refus de l’opposition de se soumettre à une telle mesure, qu’elle estime être la porte ouverte à toutes les manipulations électorales possibles, ni des réticences de son Premier ministre Guillaume Soro, ou de celles de la communauté internationale.
Laurent Gbagbo a mis tout le monde devant le fait accompli, juste avant l’arrivée à Abidjan de Blaise Compaoré. Mais les incidents survenus ce samedi dans le quartier d’Abobo témoignent du ras-le-bol des jeunes pouvant échapper à tout contrôle.
Ces événements, qui font suite à d’autres échauffourées à Abidjan au cours des derniers jours mais aussi dans l’ouest du pays, laissent craindre le pire au lendemain du scrutin, dans l’attente des résultats et lors de leur proclamation. Au premier tour, Gbagbo était arrivé en tête avec 38% des voix contre 32% à Ouattara.
RFI - 28/11/10 - Par Christophe Boisbouvier / Cyril Bensimon
Les bureaux de vote ont ouvert ce 28 novembre à 7H00 (locales et GMT) en Côte d’Ivoire pour le second tour d’une présidentielle historique qui doit mettre fin à dix ans de crise politico-militaire. Un scrutin sous haute tension après les violences qui ont suivi le premier tour. Depuis le 27 novembre et jusqu’au 2 décembre prochain, un couvre-feu a été instauré par le président-candidat Gbagbo. Cette mesure qui est loin de faire l’unanimité, n’est pas appliquée dans tout le pays, beaucoup espèrent même son report.
Au moins trois morts, le 27 novembre, dans le quartier d’Abobo, à Abidjan. Trois morts liés au couvre-feu. Des jeunes protestaient contre cette mesure lorsque des heurts ont éclaté avec les forces de l’ordre. Celles-ci ont alors usé de leurs armes à feu.