Ecoles d’agriculture pour jeunes ruraux vulnérables en Afrique

Un manuel de la FAO pour l’éducation des enfants et orphelins en milieu rural

Publié le 29 novembre 2007 sur OSIBouaké.org

28 novembre 2007, Rome - Les écoles d’agriculture pour les enfants vulnérables et les orphelins du VIH  /SIDA   jouent un rôle toujours plus important en Afrique subsaharienne.

Ces écoles, indique-t-on à la FAO, enseignent aux petits orphelins des techniques vitales d’agriculture et leur inculquent des aptitudes à la vie quotidienne qui leur garantissent des moyens d’existence durables et une sécurité alimentaire à long terme.

Un nouveau manuel expliquant comment créer une École pratique d’agriculture et de vie pour jeunes (JFFLS) vient d’être publié par la FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM).

Le VIH  /Sida   a un impact considérable sur les communautés rurales d’Afrique, en particulier sur les enfants.

“Les enfants et les jeunes se retrouvent à devoir supporter le plus lourd fardeau de la crise du Sida  ”, a fait remarquer Marcela Villarreal, Directrice de la Division FAO de la parité, de l’équité et de l’emploi rural.

“Sans leurs parents, ils deviennent plus exposés à la faim et à la pauvreté, à la maladie, aux conflits, à l’exploitation sexuelle, à la migration forcée et à la dégradation de l’environnement. Ces écoles sont une tentative de donner aux orphelins les moyens et la confiance pour survivre dans un contexte souvent très difficile”, a-t-elle ajouté.

En Afrique subsaharienne, le nombre d’orphelins et autres enfants vulnérables est en augmentation par suite de l’épidémie du Sida  , des conflits et des déplacements de populations. A ce jour, la sous-région compte plus de 40 millions d’orphelins, dont quelque 11,4 millions d’orphelins du Sida  .

Des écoles dans onze pays

Depuis 2004, la FAO a mis en place, en partenariat avec les gouvernements nationaux, les ONG, les institutions locales et le PAM, des projets couronnés de succès pour des Écoles pratiques d’agriculture ciblant plusieurs milliers de jeunes dans onze États africains : Cameroun, Kenya, Malawi, Mozambique, Namibie, Ouganda, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe.

Ces Écoles s’efforcent d’améliorer les vies des enfants et des jeunes âgés de 12 à 18 ans vivant au sein de communautés victimes d’insécurité alimentaire et durement frappées par le Sida  , en particulier dans les zones rurales. A mesure que les parents et les membres de la famille tombent malades, les enfants doivent souvent s’occuper eux-mêmes de la production et de la transformation des aliments. De ce fait, de jeunes garçons et filles sont contraints d’abandonner l’école, de façon temporaire ou permanente.

Pour toute la durée d’une campagne agricole, un groupe de 30 garçons et filles suivent le cycle des cultures. La formation agricole porte sur la préparation des champs, les semis, le désherbage, l’irrigation, la lutte contre les parasites, l’utilisation et la conservation des ressources disponibles, la transformation des aliments, la récolte, le stockage et la commercialisation.

Les écoles attachent une attention particulière à l’apprentissage de techniques de production agricole locales que les parents n’ont pas eu le temps de leur transmettre parce qu’ils sont morts prématurément.

“Les élèves apprennent la prévention contre les ravageurs et les maladies des plantes. Mais ils apprennent aussi comment se protéger eux-mêmes des risques liés au VIH  /SIDA   et à d’autres maladies”, a souligné Mme Villarreal.

Les écoles abordent une vaste palette de questions comme la sensibilité aux questions hommes-femmes, la protection de l’enfance, le soutien psychosocial, l’éducation nutritionnelle et les aptitudes entrepreneuriales.

L’expérience a montré que les écoles offrent un espace social où les garçons et les filles se sentent en sécurité, et qui leur permet de développer la confiance et l’estime de soi.

Le soutien alimentaire, fourni par le PAM, est une part essentielle du programme des Écoles d’agriculture. “Offrir un repas nutritif aux écoliers est à la fois une mesure les encourageant à suivre les cours et leur donnant l’énergie nécessaire pour prendre une part active”, a souligné Robin Jackson, Chef du Service VIH  /SIDA   du PAM. 

La communauté locale joue un rôle important dans le suivi et la mise en oeuvre des écoles, notamment en fournissant des terres et des volontaires. Une école pratique est gérée par un petit groupe, comprenant souvent un agent de vulgarisation local et un enseignant.

Démarrage

Le nouveau manuel FAO/PAM Getting Started ! Running a Junior Farmer Field and Life School offre des indications utiles au personnel des ministères et des organisations non gouvernementales sur comment mettre en place et administrer une école pratique.

Le manuel prend appui sur l’expérience de personnes qui travaillent avec les jeunes ruraux vulnérables. Il est adapté à tous contextes et peut être utilisé dans différentes régions du globe.


Contact : Erwin Northoff Relations médias, FAO erwin.northoff@fao.org (+39) 06 570 53105 (+39) 348 252 3616

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