Congo-Kinshasa : Selon un récent rapport des Nations unies, faible taux d’accès des PVV au traitement anti retroviral

Publié le 1er juin 2007 sur OSIBouaké.org

Le Potentiel (Kinshasa) - 28 Mai 2007- Nadine Kavira - Kinshasa

Un récent rapport des Nations unies a estimé à environ 11%seulement le nombre de personnes vivant avec le Vih  /Sida   (PVV) ayant besoin et effectivement accès à un traitement antirétroviral en RDC.

Malgré les efforts fournis par des ONG nationales et internationales oeuvrant sur place, le traitement reste insuffisant par rapport aux besoins. Le rapport des Nations unies confirme que, vers fin 2006, 21.000 PVV étaient sous traitement antirétroviral et qu’en 2007, le nombre de PVV nouvellement mises sous traitement enregistre un ralentissement inquiétant. Pour remédier à cette situation l’organisation médicale internationale Médecins sans Frontières (MSF  ) appelle tous les acteurs de la lutte contre le Vih  /Sida   en République démocratique du Congo à redoubler d’efforts pour que davantage de personnes vivant avec le Vih  /Sida   (PVV) puissent recevoir une prise en charge médicale.

La Coordinatrice du Projet Sida   de Médecins sans frontières Belgique(MSF  ) à Kinshasa, Dr Anja De Weggheleire, a réagi face à cette situation alarmante. Elle estime également que trop peu de personnes vivant avec le Vih  /Sida   reçoivent un traitement antirétroviral en RDC. Un traitement qui, pourtant, ajoute-elle, prolonge et améliore considérablement leur vie.

A cet effet, elle a lancé un appel à l’endroit des bailleurs de fonds afin de financer davantage ce genre de projet. « Aujourd’hui, les bailleurs de fonds doivent envoyer un signal fort aux acteurs de la lutte contre le Vih  /Sida   en assurant les financements pour permettre une continuité et un bon fonctionnement des programmes, mais aussi en s’engageant à poursuivre leurs efforts dans les années à venir. Cela est nécessaire pour éviter que les patients interrompent le traitement antirétroviral, ce qui peut provoquer des résistances au traitement, mais aussi pour assurer une prise en charge meilleure et cohérente » a-t-elle renchéri.

L’ACCES GRATUIT AU TRAITEMENT S’IMPOSE

En RDC, le pouvoir d’achat de la population ne permet pas souvent aux malades de s’acquérir ces produits, d’où le faible taux d’accès aux traitements.

Selon MSF  , la barrière financière reste un obstacle majeur et peut aussi avoir des conséquences catastrophiques lorsque les patients sont contraints d’interrompre leur traitement, faute de moyens. Ainsi, cette organisation internationale offre une prise en charge globale gratuite, y compris les analyses en laboratoire. C’est une mesure nécessaire pour permettre non seulement l’accès au traitement mais aussi un suivi correct et efficace du traitement par le patient.

Il faut noter que, dans le centre de traitement ambulatoire de Kabinda, à Kinshasa, MSF   assure environ 3.000 consultations par mois pour les PVV. Actuellement, plus de 1.900 patients y suivent gratuitement un traitement antirétroviral. Cette organisation assure, en outre, les autres volets indispensables à la qualité de la prise en charge du Vih  /Sida  , à savoir le diagnostic et le traitement des infections opportunistes ; le conseil et dépistage volontaire ; le conseil pour garantir une bonne adhérence au traitement ; la prise en charge nutritionnelle et le suivi psychosocial des patients.

De ce fait, un partenariat avec le centre de dépistage et de traitement de la tuberculose de Kabinda a été développé afin d’assurer la prise en charge globale des patients séropositifs souffrant de tuberculose, qui est la première maladie opportuniste du Sida  .

Ainsi, afin d’accroître le nombre de patients ayant accès à un traitement antirétroviral, MSF   propose un modèle de prise en charge du Vih  /Sida   simplifié au niveau des soins de santé primaires. Depuis août 2005, MSF   appuie trois structures extérieures dans la prise en charge globale des PVV, y compris la mise sous traitement antirétroviral. Ces centres de santé sont Elonga géré par l’Armée du Salut à Masina ; Bondeko géré par le B.D.O.M à Kalamu et Mfinda géré par le ministère de la Santé à Ngaliema. Aujourd’hui, 535 PVV au total suivent un traitement antirétroviral au sein de ces trois structures partenaires.

L’objectif poursuivi par MSF   est de développer un modèle de dépistage et de prise en charge du Vih  /Sida   de qualité et centré sur le prestataire infirmier, tout en renforçant les partenaires par des formations et un appui matériel.

UNE STRUCTURE SPECIALISEE A MASINA

MSF   travaille également à la sensibilisation et la prévention de la transmission des infections sexuellement transmissibles (IST), notamment le Vih  , auprès des professionnelles du sexe des quartiers de l’Est de Kinshasa. Une structure spécialisée, au centre « Biso na Biso » à Masina, propose une prise en charge médicale des IST et du Vih  /Sida   ; assure environ 600 consultations par mois et offre un traitement antirétroviral à ces personnes hautement vulnérables.

Actuellement, MSF   s’occupe de plus de 100.000 personnes séropositives et offre un traitement antirétroviral à quelque 80.000 personnes au sein de 65 projets répartis dans 30 pays différents.

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