SIDA : la gratuité des soins n’est pas une utopie...

mais toujours pas une réalité !

Publié le 26 mars 2007 sur OSIBouaké.org

Dans certains pays en développement, seuls 5% des malades du SIDA   bénéficient de traitements efficaces. Pour améliorer l’état catastrophique de cette prise en charge à travers le monde, des experts internationaux plaident en faveur de la gratuité des soins. Ni plus ni moins.

Ce serait « le seul moyen d’assurer une bonne prise en charge des patients » soulignent-ils dans un rapport élaboré en France, sous l’égide du Conseil national du SIDA   (CNS). « Compte tenu des revenus des ménages et du coût d’une prise en charge au long cours, il est impossible aux malades de contribuer aux soins sur le long terme, même faiblement ».

Ce plaidoyer ne constitue pas une nouveauté. Il a notamment été porté par la déclaration international Free by Five, publiée en novembre 2004 et relayée en France par Act-Up. Elle s’inscrivait comme en contrepoint de la très officielle stratégie Three by Five de l’OMS  . De son côté, l’ONU   s’est aussi engagée en faveur d’un accès universel aux traitements, aux soins et aux services d’appui pour 2010.

Comme nous l’explique Marc Dixneuf, l’un des rapporteurs du CNS, « le premier objectif de ce document est de faire valoir l’intérêt et la faisabilité de cette stratégie ». C’est pourquoi le rapport a été prioritairement diffusé aux représentants de gouvernements, mais aussi aux membres d’institutions onusiennes (OMS  , ONUSIDA  , Fonds Mondial...), d’associations et d’organisations non-gouvernementales. Rédigé en français, il sera bientôt disponible en anglais.

Une prise en charge globale

Si la gratuité des soins n’apparaît donc plus comme une utopie, les auteurs admettent toutefois que « sa mise en oeuvre est difficile ». D’abord parce qu’il est essentiel de ne pas « déséquilibrer les systèmes de santé ». Par ailleurs, les mécanismes de financement sont complexes. « Certains fonds sont d’ores et déjà disponibles » rassure Marc Dixneuf. « Mais ils sont mal utilisés. L’enjeu est d’abord de faire travailler efficacement l’argent disponible ».

Les auteurs insistent surtout sur la nécessité d’une prise en charge globale des patients. « Car la gratuité ne doit pas seulement concerner les traitements. Cela ne suffit pas pour assurer une bonne prise en charge des malades. Elle doit intégrer tout un ensemble de soins, qui va des traitements des maladies opportunistes aux radiographies éventuelles, aux consultations médicales etc... ».

Outre l’intérêt de cette stratégie pour les individus, les experts font également valoir les bénéfices qu’elle peut induire pour les systèmes de soins. « La mise en place de la gratuité apparaît également comme un moyen de structurer (ces derniers). Des fonds pourront également bénéficier à l’ensemble du système. Dans le cas par exemple de la construction d’un laboratoire d’analyse médicale » conclut M. Dixneuf. Voilà pour la théorie. A quand un premier bilan « pour de vrai » ?

Conseil national du SIDA  , mars 2007

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