Sianna, la rappeuse kickeuse

« J’ai été adoptée à 8 mois je n’ai pas connu ma mère biologique »

Publié le 21 juillet 2015 sur OSIBouaké.org

Pour découvrir la rappeuse Sianna, c’est ici.

On aime :

Je reste quand même :

Siannarabica :

Le 9 mars dans les bacs !!!


Sianna : « J’ai été adoptée à 8 mois je n’ai pas connu ma mère biologique »

Interview Rapelite.com - le 2 mars 2015 -

Sianna parle de sa musique... et (un peu) de son adoption.

Afin de vous faire découvrir les artistes peut-être majeurs de demain Rapelite continue son concept de Portraits d’artistes en devenir. Interview de Sianna jeune artiste originaire de Beauvais. Cette dernière âgée de 19 ans a commencé la musique en 2010. Lorsqu’elle a commencé a publier ses premiers clipla rappeuse a été validée par de nombreux rappeurs déjà en place. Un plébiscite qu’il a supris et qu’elle n’explique pas. En tant que jeune femme dans un monde essentiellement masculin elle avait coeur de prouver qu’elle savait rapper « j’ai beaucoup présenté des morceaux avec beaucoup d’égotrip beaucoup de flow etc ».

Une style de rap qui est bien éloigné de la personnalité d’Anaïs de son vrai prénom, elle qui n’a « aucune confiance en elle à la base ». « Je suis quelqu’un de terre à terre(...)C’est de l’égotrip à part entière » précise t-elle. Aujourd’hui elle s’exerce à un autre type de rap où elle écrit des textes censés qui raconteraient des choses.

Des choses profondes, la rappeuse en a beaucoup à raconter. Elle qui a été adoptée à 8 mois et qui n’a pas connu sa mère biologique. « J’essaie d’en parler petit à petit » nous dit elle. Une expérience qu’elle voit comme une richesse, « J’ai trainé avec des rebeux, des renois très tôt dès l’école primaire(...)j’étais toujours entre deux de mondes et ça m’a toujours plus » raconte Sianna.

> Rapelite.com, ce sont des interviews, des reportages et des webseries sur les acteurs de la culture urbaine : rappeurs, sportifs...


Sianna - " "Incomprise" est le premier morceau où je mets de l’émotion"

Interview pour I Live U


Biographie de Sianna

sur sa page Facebook :

Sianna fêtera ses 20 ans en 2015. Elle n’était pas née quand Nas, Snoop Dogg, 2Pac, The Notorious BIG, Wu-Tang Clan ou IAM et Suprême NTM ont sorti leurs premiers classiques. Et pourtant : les vers de son premier EP nous évoquent immédiatement l’intensité de l’âge d’or de la rime urbaine tout en restant indéniablement synchrones avec la modernité et la technique des nouvelles « first ladies » de la scène US : Azealia Banks, Angel Haze, Iggy Azalea... Sianna nous offre un trajet en DeLorean, en nous laissant confortablement assis dans le siège passager. La demoiselle tient le volant avec 2015 comme ligne de départ, et pas de ligne d’arrivée. Le monde de demain lui appartient.

« Kick off » ouvre ce mini-album éponyme. À la fois carte de visite et démonstration, le titre nous montre d’entrée à qui nous avons à faire : une jeune fille biberonnée au hip hop, avec du caractère dans la voix, de l’attitude dans les textes et le goût de la performance. Pourtant, on ne note aucune trace de nostalgie dans la musique de Sianna, pas d’évocation amère d’une ère révolue. Le disque est le reflet de son époque. Réalisé et intégralement composé par les producteurs Mohand, Seven et Djaresma. Sianna est un EP en phase avec le rap de 2015, frais, percutant et ouvert. Des qualités qui sont avant tout celles de la jeune artiste rap au parcours aussi atypique qu’admirable.

Née à Bamako au Mali, puis adoptée, Sianna arrive en France, à Beauvais à l’âge de 8 mois. Elle grandit dans l’Oise bercée par les tubes de Michael Jackson et la variété française qu’écoutent ses parents. Une formation empirique qui développera son sens de la ritournelle contagieuse. A l’âge de sept ans, elle découvre la musique hip-hop par elle-même. Destiny’s Child, 2Pac ou Jay-Z la font vibrer, les Etats-Unis la fascinent. Elle profite de ses années collège (et des débuts de l’explosion du téléchargement) pour découvrir le rap français. Notant sa passion pour la musique, l’une de ses anciennes animatrices de quartier lui propose de rejoindre son groupe de chant. La débutante effectue sa première scène à 14 ans dans un théâtre de Beauvais. Elle trouve sa vocation. Dans la foulée elle se met à écrire et se voit proposer l’enregistrement d’un premier freestyle. En 2010, l’année de ses 15 ans, la jeune rappeuse monte son premier groupe avec deux amis de Beauvais, Fanko et Soldat Baab. Baptisé Crack House, le trio sort une mixtape et ouvre le show pour tous les artistes hip-hop qui jouent dans sa ville : Orelsan, La Fouine, Seyfu, Alonzo, Seth Gueko… 2013 est une année charnière dans la vie de Sianna. Portée par son style affirmé, son grain de voix unique, elle est repérée lors d’un concert de Sexion d’Assaut. Elle effectue une séance d’essai en studio avec Seven et Mohand trois jours après. Essai transformé. Sianna met ses études entre parenthèses tout comme sa carrière d’athlète, après avoir usé ses pointes pendant 12 ans dans des compétitions d’heptathlon et de 100 mètres haies. Son choix est fait : la musique est son futur.

2 ans plus tard, Seven et Mohand, associés au compositeur marseillais Djaresma, offrent à la jeune artiste le plus bel écrin musical qu’elle pouvait espérer pour se présenter au public. Sianna, est un EP éclectique et furieux, sur lequel feeling et maîtrise se côtoient et se nourrissent, un projet sur lequel elle peut exprimer sa personnalité, sa sensibilité et son grand sens de la mélodie accrocheuse. L’occasion aussi pour l’interprète de tordre le cou aux clichés du genre sur l’attitude des filles au micro : Sianna n’est ni « bitchy », ni garçon manqué. Une petite sœur. Attachante, parfois impertinente, parfois sensible mais toujours déterminée, elle ne vend pas une image : elle partage son talent.

Le disque s’ouvre donc dans la performance technique, la maîtrise de la rime et l’énergie. Sianna excelle dans l’exercice et le prouve à plusieurs reprises : elle s’amuse avec une aisance confondante sur l’egotrip « Prévenez-les », réussit une prestation de haute voltige aux côtés du rappeur iconique du 93, Mac Tyer, sur « Appel manqué » et fait voyager ses rimes sur « Siannarabica » et ses notes orientales boostées par des basses puissantes. Mais la technique et la polyvalence sont inutiles sans le fond et Sianna a des choses à dire. Elle qui se dit inspirée par Lauryn Hill, Beyoncé (pour la maîtrise de son art comme de sa carrière) et Missy Elliott n’hésite pas non plus à citer Nelson Mandela ou tout simplement son père pour parler de ses modèles d’éducation, de positivité, de respect et de tolérance. Autant de moteurs qui font avancer la jeune française qui prône la positivité et la confiance en soi. Ce ne sont pas de vains mots : sur ce disque, Sianna sort de sa zone de confort pour donner une nouvelle dimension à sa musique. Si elle se dévoile au public, elle se révèle aussi à elle-même, passant de rappeuse prodige à artiste complète en faisant parler son sens du refrain. La preuve sur « Incomprise », titre intime et mélancolique sur son mal-être. Avec « Je reste quand-même », morceau plus chanté, Sianna explore des univers sonores plus mélodiques tandis que sur l’énergique et contagieux « Quoiqu’il en soit », elle montre des capacités vocales aussi inattendues que séduisantes. Mais, comme un rappel ultime de sa passion pour le rap, c’est le titre « Sianna » qui clôture le mini-album du même nom. Avec ce morceau porté par un beat hip hop taillé pour la scène, son interprète persiste et signe en bas de page : elle reste une enfant du hip-hop et fière de l’être.

Sianna marque l’éclosion d’un talent singulier, décomplexé, en phase avec sa génération et son époque, l’émergence d’une voix unique, immédiatement identifiable et donc inoubliable. Ces huit titres suffisent à comprendre que le rap français de 2015 s’écrit avec son interprète de 19 ans. La petite sœur surdouée du rap français a déjà reposé les mains sur le volant de la DeLorean, direction l’album, pour dessiner le futur du hip-hop hexagonal.


imprimer

retour au site