Sida : l’enjeu du traitement des populations marginales

Publié le 5 septembre 2013 sur OSIBouaké.org

Le Monde | 27.07.2012 à 16h07 | Par Paul Benkimoun (Washington, envoyé spécial) -

La 19e Conférence internationale sur le sida   s’est achevée, vendredi 27 juillet, à Washington dans un climat plus mitigé que l’enthousiasme du premier jour. Les raisons d’espérer un meilleur contrôle de l’épidémie dans les prochaines décennies n’efface pas le fait que rien n’est encore joué. A commencer par la mobilisation des ressources financières qui seront nécessaires pour déployer à grande échelle les politiques de lutte contre la maladie. Les militants des associations de lutte contre le sida   ne se sont pas privés de le rappeler.

Personne ne se fait d’illusion sur une fin prochaine du sida  . Comme le rappelle le directeur général de l’Agence nationale de recherche sur le sida   et les hépatites en France, Jean-François Delfraissy, "sur les 35 millions de personnes infectées par le VIH   à travers le monde, seulement un tiers connaît sa séropositivité. Il faudrait un saut majeur pour parvenir à traiter tout le monde".

Dans un rapport sur la République du Congo, la Guinée, le Malawi, le Mozambique et le Zimbabwe, rendu public lors de la conférence, Médecins sans frontières rappelle que "malgré les progrès encourageants accomplis au cours de la dernière décennie, les pays les plus touchés continuent de batailler pour mettre suffisamment de personnes sous traitement".

UN BILAN POSITIF

Partout dans le monde, les populations en situation de précarité restent les plus touchées par l’épidémie : que ce soient les plus pauvres ou bien celles qui sont marginalisées (usagers de drogues injectables, prostitué(e)s, transgenres...). Ces dernières sont aussi souvent les oubliées des programmes nationaux.

La réunion de Washington aura cependant été l’occasion de dresser un bilan positif sur les moyens de lutte contre le sida   : la palette des interventions permettant de diminuer le risque d’infection s’est élargie. Au préservatif, aux microbicides, à la circoncision s’ajoutent la prophylaxie pré-exposition, qui diminue de 51 % le risque de transmission, et le recours au traitement très précoce comme moyen de prévention de la transmission qui réduit le nombre des nouvelles infections.

L’initiative de la France sur l’instauration d’une taxe sur les transactions financières (TTF), à compter du 1er août, a été saluée comme un pas important. "Nous espérons que de nombreux pays européens le feront à leur tour", a commenté Christoph Benn, directeur des relations extérieures du Fonds mondial contre le sida  , la tuberculose et le paludisme. Un début de réponse devrait lui être donné lors de l’Assemblée générale des Nations unies de septembre.

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