A Fleury-Mérogis, les détenus sont aussi victimes du froid

A la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, dans l’Essone, des fenêtres cassées n’ont pas été remplacées. Dans certaines cellules, la température atteint moins quatre degrés.

Publié le 4 décembre 2010 sur OSIBouaké.org

Le NouvelObs - 4/12/2010 - Des fenêtres cassées de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) n’ont pas été remplacées, faisant chuter la température dans ces cellules, a indiqué vendredi 3 décembre l’Observatoire international des Prisons (OIP  ), qui demande à l’administration pénitentiaire d’y remédier.

Dans un courrier adressé jeudi par courriel et par fax au directeur inter-régional des services pénitentiaires de Paris ainsi qu’à l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, l’OIP   dénonce le "froid qui règne dans certaines cellules de la maison d’arrêt des hommes de Fleury-Mérogis, en raison du non remplacement de vitres cassées". "Ce matin encore, plusieurs femmes nous ont signalé que leurs proches incarcérés, notamment au D5, se voyaient contraints de dormir habillés en raison du froid. Il semblerait donc que les fenêtres cassées ne sont pas systématiquement remplacées, même lorsque les températures extérieures sont hivernales, et que des personnes détenues y sont cependant affectées", continue l’OIP  .

L’un des 11 détenus de Fleury-Mérogis, qui avaient déposé une requête devant le tribunal administratif de Versailles pour traitements dégradants et inhumains, fait état d’une fenêtre de sa cellule brisée pendant l’entière durée de sa détention, a précisé François Bès, coordinateur régional Île-de-France de la section française de l’OIP  . "Il a ainsi fait, durant l’hiver 2009, jusqu’à moins quatre degrés dans sa cellule, le vent et la neige y pénétrant. Il était présent dans cette cellule 22 heures sur 24", a ajouté François Bès, faisant état d’une situation qui dure "depuis des années".

Il a expliqué que le changement d’une fenêtre à Fleury-Mérogis était très complexe puisqu’il doit se faire par l’extérieur, en utilisant une nacelle ; en été, l’air ne passant pas, les détenus cassent les vitres, qui ne sont pas remplacées.

"Un système de film plastique isolant"

Le directeur de la prison, Paul Louchouarn, a expliqué que le problème de vitres cassées concernait deux bâtiments, qui n’ont pas été rénovés, et, "dans une moindre mesure", le centre de jeunes détenus. Les bâtiments rénovés sont équipés d’un grand châssis ouvrant, qui évite d’avoir à casser les fenêtres. "Depuis 2009, nous distribuons un système de film plastique isolant, que les détenus peuvent placer sur l’ouverture en attendant l’intervention", a ajouté Paul Louchouarn.

La campagne annuelle de remplacement des quelque 400 vitres cassées a débuté au début du mois de novembre, et, en raison de la lourdeur technique, devrait s’achever en janvier.

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