Amnesty International pointe l’impunité des violences policières en France

Publié le 31 mai 2010 sur OSIBouaké.org

20 Minutes, le 27.05.10 - Des violences policières parfois mortelles et des enquêtes qui semblent « souvent manquer d’indépendance et d’impartialité ». C’est le constat d’Amnesty International au sujet de la France dans son rapport annuel mondial 2010 publié ce jeudi.

L’organisation de défense des droits de l’Homme, basée à Londres, déplore notamment « des cas de mauvais traitements et d’usage excessif de la force par des responsables de l’application des lois » qui « dans un cas au moins ont entraîné la mort d’un homme, Ali Ziri, un Algérien de 69 ans mort après son interpellation le 9 juin à Argenteuil ».

Deux autres décès en 2005 et 2008 Amnesty International cite également les cas d’Abou Bakari Tandia, mort en janvier 2005 « des suites de blessures subies alors qu’il était en garde à vue » et d’Abdelhakim Ajimi qui selon le rapport d’autopsie « a succombé en mai 2008 à une asphyxie provoquée par les méthodes d’immobilisation utilisées par les policiers ».

L’organisation estime par ailleurs qu’en France « ni les procédures disciplinaires ni les poursuites pénales contre les responsables présumés de tels actes » ne sont « conformes aux normes internationales de protection des droits humains ».

Les « droits des migrants » se dégradent « Outre la lenteur de leur progression, les enquêtes sur ces allégations menées par les organes chargés de l’application des lois et par les autorités judiciaires semblaient souvent manquer d’indépendance et d’impartialité », ajoute-t-elle.

Dans son rapport, Amnesty s’inquiète également des « droits des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile ». Patrick Delouvin, l’un des responsables d’Amnesty France note à ce propos une « dégradation de la situation » en France. « On a l’impression que le maximum est fait pour dissuader les arrivées de demandeurs d’asile en France notamment via des visas de transit aéroportuaires et le harcèlement dans le Calaisis ». Patrick Delouvin s’alarme également de la création annoncée de « zones d’attente mobiles qui vont réduire les droits des demandeurs d’asile en les empêchant d’avoir accès à une procédure d’asile normale ».

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