Des « charmantes têtes blondes » aux « graines de crapules »
Journée Utopsy entre clinique et politique, samedi 14 mars 2009 à Montreuil-sous-boisPublié le 12 mars 2009 sur OSIBouaké.org
« Si tu joues au policier, ils joueront aux bandits. Si tu joues au bon Dieu, ils joueront aux diables. Si tu joues au geôlier, ils joueront aux prisonniers. Si tu es toi-même, ils seront bien embêtés. »
« Méfie toi des solutions immédiates : il ne sert à rien de brancher une lampe à pétrole sur du courant électrique ».
Fernand DELIGNY
Depuis décembre, la psychiatrie est en ébullition, sa réforme annoncée avance à grand pas. Dans le même temps la résistance et les propositions alternatives s’organisent.
C’est en partant de l’articulation permanente entre clinique et politique qu’Utopsy s’est créée, c’est en tirant ce fil que nous entendons poursuivre. Ainsi, dans l’appel d’Utopsy nous nous demandions « A quelle place nous convoque-t-on dans le champ social ? A quelle place voulons-nous être ? ».
Quelles sont actuellement les exigences cliniques et éthiques minimales sur lesquelles il s’agira de ne pas céder ?
Nous tenterons d’approcher cette question par plusieurs biais : la clinique de l’enfance en difficulté, les citoyens en marge du dispositif, le forum de la nuit sécuritaire et enfin la question de la formation.
Des « charmantes têtes blondes » aux « graines de crapules »
Nous partirons des manifestations échappant quelque peu à la nosologie classique : troubles de
l’apprentissage, du comportement et autres carences. Devons nous considérer leur médicalisation à outrance, le tout éducatif et la judiciarisation comme des ratés d’une prise en charge dont les alternatives restent à inventer ? Quels en sont le effets dans la réalité quotidienne, comment soutenir des espaces de travail possibles ?
« Handicapés du soin ? »
Quelles sont les spécificités du travail avec les enfants dits « handicapés mentaux » qui se trouvent « orientés » vers le secteur médico-social ? Comment combattre le clivage politique qui met d’un côté les malades à soigner et de l’autre les handicapés à rééduquer ? Comment faire pour que Subjectivation et Parole puissent être accessibles à tous ?
« Aux marges : précarité et déviance »
Quel mode de traitement actuel des patients exclus (ou résistants ?) des prises en charges
conventionnelles ? Comment penser le soin psychique en prison et dans la rue ? Faut il y voir un
mode particulier de gestion de la folie, de la maladie chronique, d’une certaine clinique ou n’est ce que le symptôme insistant de la déchirure du lien social ?
« On juge du degré de civilisation d’une société à la manière dont elle traite ses marges, ses fous et ses déviants » nous répète sans cesse Lucien Bonnafé.
Forum de « La nuit sécuritaire »
« Nous sommes tous des schizophrènes dangereux » fut le mot d’ordre lancé par le collectif des 39. Au delà de la formule, c’est de « la valeur humaine (ou non) de la folie » dont il est question dans la réforme actuelle de la psychiatrie.
Matinée
La clinique de l’enfance en difficulté : des « charmantes têtes blondes » aux « graines de crapules »
Présidents de séance : Mathieu Bellahsen, Florent Gabarron, Valérie Vallet Discutants : Pédro Serra , Roger Ferreri, Jean Claude Polack
9h00 accueil
9h15 introduction par Loriane Brunessaux, présidente d’Utopsy, interne en psychiatrie
9h30 De l’enfant à éduquer au mineur à réprimer, réflexions autour du rapport Varinard
10h30 Handicapés du soin ?
11h30 Fichés, dépistés, expulsés : finie la récré !
12h30 Repas
Après-midi
Présidents de séance : Loriane Brunessaux, Alexandra Deseguin, Guillaume Lecarpentier Discutants : Patrick Chemla, Josée Manenti
13h30 Aux marges : précarité et déviance
14h30 Amitié, accueil et chemins de traverse
Intermède Collectif SOS (SOlidarité Santé)
15h30 Forum de « La nuit sécuritaire »
17h30 Dé-formation[s] ?
18h30 Conclusion : Loriane Brunessaux et Mathieu Bellahsen
La Parole Errante à la Maison de l’Arbre 9 rue François Debergue Métro Croix de Chavaux