Lesotho / Afrique du Sud / Swaziland : Envoi en Afrique de personnel infirmier américain spécialisé dans le Sida

Publié le 14 février 2009 sur OSIBouaké.org

WASHINGTON, 2 janvier 2009/African Press Organization (APO) — Un programme novateur baptisé Infirmiers contre le sida  , ou SOAR, a pour objectif d’envoyer en Afrique des infirmiers formés aux États-Unis dans le domaine des soins contre cette maladie, pour travailler dans des hôpitaux et des dispensaires et servir de guides à leurs collègues qui sont de plus en plus surchargés.

En 2007, 75 % des décès causés par le sida   se sont produits en Afrique subsaharienne où vivent 67 % des personnes touchées par le VIH  , selon les statistiques publiées par l’ONU   dans son rapport bisannuel sur cette maladie. Or, c’est surtout sur le personnel infirmier que retombe la majeure partie des soins dont ces malades ont besoin.

Le programme SOAR, de son sigle anglais pour Nurses Strengthening our AIDS Response, est financé, en grande partie, par le PEPFAR  , le Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le sida  . Il est géré par l’Administration des ressources et des services médicaux, qui relève du ministère américain de la santé et des services sociaux. Lancé en 2003 et renouvelé en 2008, le PEPFAR   est « l’engagement le plus substantiel pris par un pays quelconque du monde pour lutter contre une seule maladie », lit-on sur le site Internet de cette initiative présidentielle.

Le programme SOAR est un partenariat entre la faculté de soins infirmiers et des sciences de la santé de l’université de Georgetown, l’Association des infirmiers spécialisés dans les soins aux sidéens, la faculté de soins infirmiers de l’université Duke en Caroline du Nord, le Conseil de la mission médicale catholique de New York, et des organisations médicales au Lésotho, en Afrique du Sud et au Swaziland.

L’objectif de SOAR est de renforcer les compétences des infirmiers en Afrique qui fournissent des soins aux malades du sida  . Pour ce faire, le programme vise à améliorer les compétences des directeurs du personnel infirmier, leurs connaissances du sida   et leur savoir médical, afin de bâtir des communautés capables de soigner ses propres membres, et pour souligner la nécessité d’appliquer les connaissances scientifiques aux soins donnés aux patients.

La plupart de ces activités sont mises en ouvre par des infirmiers bénévoles des États-Unis, spécialisés dans les soins du sida  , et des professeurs des universités de Georgetown et de Duke.

Une équipe engagée

Toutes les personnes qui participent au programme SOAR doivent avoir reçu un certificat d’aptitude professionnelle en matière de soins aux sidéens, être membres de l’Association des Infirmiers du sida   et être déterminés à améliorer les soins fournis par le personnel infirmier, a dit Kevin Mallinson, professeur adjoint à la faculté de soins infirmiers et des sciences de la santé de l’université Georgetown qui a été le premier à lancer l’idée d’un tel programme.

« Tous les membres sont bénévoles », a précisé M. Mallison. « Ils ne reçoivent aucune rémunération pour le temps qu’ils passent à travailler pour ce programme ; ils ne reçoivent que des fonds pour leur voyage et les dépenses de leur séjour et repas. Depuis janvier 2008, le programme a envoyé environ 35 infirmiers en Afrique, chacun pour une durée de 3 à 5 semaines.

Chaque dispensaire ou hôpital devient l’hôte d’au moins 2 infirmiers-guides à la fois. Après qu’un groupe quitte, un autre arrive parfois continuer le travail entamé par ses prédécesseurs.

« La raison pour laquelle je crois en ce programme, c’est parce qu’il n’est pas focalisé sur une seule personne. Vous ne pouvez pas aller là-bas et être la seule personne capable de faire une différence dans la vie des gens », a dit Sandy Sheble-Hall, l’une des infirmières-guides déployées en Afrique. « Vous devez être convaincue que c’est le programme qui réalisera cette différence ».

Répondre aux besoins

M. Mallison a dit que ses 26 ans passés en tant qu’infirmier spécialiste du sida   lui ont fait comprendre les besoins d’un personnel soignant qui est débordé par une épidémie mortelle. Un grand nombre des programmes qui envoient du personnel médical en Afrique ciblent surtout une formation sous forme de cours intensifs sur des sujets compliqués, a dit M. Mallinson, mais SOAR vise « à enseigner aux gens les connaissances de base ».

Grâce à des initiatives telles que le PEPFAR  , les traitements antirétroviraux sont, au cours des dernières années, devenus disponibles en Afrique subsaharienne. Les médicaments antirétroviraux peuvent renforcer le système immunitaire et faire en sorte que les niveaux du VIH   restent bas chez les personnes infectées par le virus qui cause le sida   - ce qui constitue une différence majeure de la détérioration sans relâche de leur état de santé qu’elles subissaient avant d’avoir accès à ces médicaments.

« Les infirmiers en Afrique ont soigné des personnes souffrant du sida   mais n’ont pas d’expérience relative aux traitements antirétroviraux. C’est un grand trou noir », a dit Mme Sheble-Hall, qui, avec ses collègues infirmiers-guides du programme SOAR, « apprennent aux patients et au personnel infirmier à reconnaître les effets secondaires des nouveaux protocoles de traitements.

« S’ils prennent des médicaments antirétroviraux, les patients peuvent initialement se sentir moins bien. Cet effet secondaire disparaîtra, mais imaginez de donner un médicament à quelqu’un et qu’il se sente plus malade encore », a dit M. Mallinson. « Alors les infirmiers-guides doivent aider à communiquer et à expliquer cette possibilité », a-t-il ajouté.

Bien plus que des soins infirmiers

Un aspect unique du programme Infirmiers SOAR est le traitement psycho-social que ses membres fournissent en cas de deuil.

« Les gens sont dépassés par les maladies débilitantes et la mort. Le nombre d’orphelins est incroyable », a dit M. Mallinson. « Un infirmier sur quatre, là où nous nous trouvons maintenant, est touché par le VIH  . Ils doivent faire face à leur propre maladie de même qu’à la mort des membres de leur famille qui succombent. »

En raison des tensions émotives que les soins contre le sida   provoquent chez eux, M. Mallinson emmènent les infirmiers, dans le cadre de ce programme, pour un week-end de soins psycho-sociaux aux personnes endeuillées.

« À la fin de leur retraite commune qui les aide à faire face à leur deuil et à leur perte, les infirmiers établissent des liens serrés entre eux », a dit M. Mallinson. « L’une des réussites de ce programme, c’est la tenue de ces retraites. »

Les fonds initialement alloués au programme Infirmiers SOAR seront dépensés d’ici mai 2009. Si le financement est renouvelé, le programme pourra alors couvrir six pays, contre trois actuellement.

Et les organisateurs de SOAR ne sont pas préoccupés par la possibilité qu’ils n’auront pas assez d’infirmiers pour se porter volontaires et participer - des 33 qui sont déjà rentrés aux États-Unis, 31 ont demandé à retourner en Afrique, y compris Mme Sheble-Hall qui part de nouveau pour ce continent en mars prochain.

« Chacun des participants a dit qu’il s’agit d’une expérience qui change toute votre vie. Je peux en témoigner », a dit Mme Sheble-Hall. « Je suis impatiente de repartir. Cela ma passionné. »

SOURCE : US Department of State

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