Afghanistan : les patients séropositifs vont bientôt recevoir leurs premiers ARV

Publié le 9 janvier 2009 sur OSIBouaké.org

Kaboul, 7 janvier 2009 - PlusNews - Quarante des quelque 504 personnes infectées au VIH   en Afghanistan recevront prochainement une thérapie antirétrovirale (ARV  ) pour la première fois, signe des efforts fournis pour accélérer la lutte contre l’épidémie, a dit le ministère de la Santé publique (MoPH).

« Nous espérons que l’OMS   [Organisation mondiale de la santé] aura importé des ARV   d’ici la fin janvier. Nous les donnerons aux 40 patients déjà identifiés », a dit à IRIN Saif ur-Rehman, directeur du Programme national de lutte contre le sida   au sein du MoPH.

« Nous avons prévu 50 000 dollars pour le premier approvisionnement et nous allouerons davantage [de fonds] dans le futur », a dit M. Rehman.

Le pays va pouvoir introduire les ARV   grâce au soutien de plusieurs bailleurs de fonds. En plus des 504 personnes vivant avec le VIH  , quelque 2 000 à 2 500 autres seraient infectées dans le pays.

Le MoPH a précisé que les 40 personnes, sélectionnées en fonction du statut sérologique, de leurs besoins et d’autres critères, recevront également des conseils concernant ces médicaments.

Trois médicaments ARV   seront utilisés pour aider à freiner la progression du sida  , selon l’OMS  . « Des baisses des taux de mortalité et des souffrances considérables ont été constatées lorsqu’il est fait usage d’une thérapie ARV   puissante », a rappelé l’organisation onusienne.

Les médicaments seront distribués gratuitement, d’abord dans les provinces de Kaboul, la capitale, et Herat, et le nombre de patients à y avoir accès devrait augmenter par la suite.

La distribution sera effectuée en consultation avec l’OMS   et des organisations internationales. Des professionnels de la santé seront formés pour superviser le traitement.

Les ARV   restent hors de portée de la plus grande majorité des personnes vivant avec le VIH   en Afghanistan, ont dit des responsables sanitaires. Ces médicaments ne sont pas disponibles à grande échelle, et il est difficile de déterminer – en raison de la stigmatisation liée à la maladie – si les personnes vivant avec le virus y ont accès via le secteur privé.

L’Afghanistan a lancé son premier programme national de lutte contre le sida   en 2003 et a reçu des bailleurs de fonds des promesses de financement de plus de 30 millions de dollars jusqu’en 2013.

Potentiel de propagation de l’épidémie

L’Afghanistan est relativement en retard, en termes d’introduction des ARV   pour lutter contre le VIH  /SIDA  . Le nombre de cas officiellement recensés figure parmi les plus faibles du monde, mais le potentiel de propagation de l’épidémie est réel : conflit armé, absence de sensibilisation et d’accès à des services sociaux de base comme l’éducation et la santé, augmentation de la consommation de drogues et faible statut social des femmes, selon des experts.

« Nous voulons combler le fossé qui existe entre le [nombre de] cas réels et estimés de VIH   d’ici 2010, afin de pouvoir élaborer des plans appropriés et mettre en œuvre les projets correspondants », a dit M. Rehman.

Des travailleurs de la santé ont estimé qu’il n’y avait matière à complaisance dans la mesure où l’épidémie pouvait se propager rapidement, comme cela avait été le cas dans d’autres pays peu développés.

Les responsables du MoPH et des travailleurs humanitaires ont souligné les efforts fournis par les bailleurs de fonds, mais ont noté que les faibles capacités techniques pouvant permettre d’optimiser l’utilisation des financements étaient « un défi majeur ». Bon nombre d’entre eux espèrent que le Programme commun des Nations Unies sur le sida  , ONUSIDA  , aidera à répondre à ce manque de capacités nationales. L’ONUSIDA   prévoit d’ouvrir un bureau dans le pays en 2009.

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