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Coronavirus : la réduction des risques, c’est encore et toujours nous

Reconnaître la société civile en acteur incontournable de la lutte contre le coronavirus et lui donner les moyens de son implication n’est pas seulement question éthique ou démocratique, c’est d’abord un impératif pragmatique. Ne pas le faire, au delà de choix idéologiques et politiques discutables, est surtout dangereux et inefficace.


Blog Médiapart - Par Gwen Fauchois - 25 avr. 2020 -

Il y a désormais 6 semaines, atterrée par l’apathie générale nourrie par des messages institutionnels et médiatiques incohérents, édulcorants, voire mensongers, je tentais à ma petite échelle un cri d’alerte [1] invitant à ne pas attendre et ne pas s’en remettre aux seuls discours, inactions et choix des pouvoirs publics face à l’effroyable et évidente progression d’une épidémie que nos prétendues élites s’efforçaient encore de dénier.

6 semaines plus tard, alors que la petite musique médiatico-institutionnelle est à l’heure du déconfinement, force est de constater que la teneur principale de cette alerte n’a pas perdu de sa centralité.

La réduction des risques, c’est encore et toujours nous.

On ne peut pas réfléchir et organiser un ou des déconfinements sans analyser non seulement les caractéristiques de l’épidémie en cours mais aussi les politiques mises en œuvre ou non pour y répondre. Le 1er constat qui s’impose, et ça c’est un invariant des épidémies, indépendamment de leurs caractéristiques propres et spécifiques, c’est qu’une épidémie n’est jamais seulement un problème pathologique et les réponses à y apporter uniquement thérapeutiques.

Ses conditions d’expansion sont aussi facilités ou combattues en lien avec des conditions matérielles de communication et de protection des personnes et de segments de populations et fonction des conditions matérielles donc sociales, économiques et idéologiques d’existence comme de pratiques de la médecine.

Or, les pouvoirs publics ont choisi d’ignorer cette dimension concrète. Et s’en sont remis à une verticalité autoritaire de la construction des remèdes.

En focalisant leurs réponses d’une part sur les seules dimensions économiques de production et en ne les appréhendant qu’en tant qu’appareil à protéger dans lesquels le soutien aux personnes n’en était que connexe et dépendant.

Et d’autre part, en s’inscrivant dans la droite ligne idéologique française de l’universalisme centralisateur abstrait. Qui conduit invariablement à ce que les mesures prises le soient sur la base d’un étalon-modèle de l’homme blanc, hétérosexuel, socialement aisé. Qui, dans le cas du coronavirus, peut choisir de se confiner dans des espaces relativement confortables ou de se mouvoir dans l’espace public en tant qu’il est appropriable et non espace contraint et soumis au contrôle social. De travailler ou non, ou de télé-travailler sans exposer sa corporalité et celles des siens. Dont les choix sont relativement moins coûteux matériellement comme psychologiquement. Et dont les sacrifices financiers peuvent demeurer dans des dimensions qui ne mettent pas en péril immédiatement ses conditions de vie ou de survie. Dans le cas présent, la pseudo universalité de cet étalon a d’autant plus été réactivée, que les modes de transmission du virus étant présumés concerner tout le monde, s’en suit qu’il a été invisibilisé que tout le monde n’était pas impacté de la même façon, ni dans les mêmes proportionnalités et mêmes effets.

Le second constat qui aurait dû s’imposer des expériences épidémiques antérieures, c’est que pour empêcher une épidémie d’atteindre un stade qui la rend difficilement contrôlable pour cause d’explosion et de submersion, il est nécessaire d’anticiper sur ses rythmes et ses modes de propagation.

Malheureusement, il est clair que du côté des responsables politiques français, et ce en dépit des délais de réaction qui auraient pu nous être offerts par la simple observation de ce qui se produisait dans les pays impactés avant nous, les réponses n’ont jamais été sur la bonne temporalité.

En France, le gouvernement a choisi d’adapter ses mesures sur ce qu’il constatait en temps réel.

La conséquence immédiate, et fort coûteuse, en a été et l’est toujours que, chaque fois, les décisions ont eu et ont un stade de retard. Ce qui restreint inévitablement les choix et l’efficacité de ceux-ci. Et conduit à se faire dicter ses mesures par l’urgence et sous le coup de la submersion.

Ainsi qu’à faire reposer sur le seul médical le cœur du combat avec les tensions inhérentes qui en résultent. Aggravées par des années de gestion austéritaire et libérale.

Tous ces facteurs ont également conduit à mettre hors jeu la population et à lui attribuer un rôle circonscrit à une forme de passivité dictée par l’urgence.

Passivité et exclusion des processus de décision présentées comme comme induites par nature par l’épidémie, alors que cette urgence est née, ou à minima aggravée, de défaut de décision politiques. Mais aussi de choix idéologiques préexistants, de refus de prendre en compte les dimensions sociales augmenté d’un mépris de classe et se traduisant par une différence d’attention et de traitement de segments de la population.

C’est ainsi qu’est réaffirmé que toutes les vies n’ont pas la même valeur en fonction de la situation sur l’échiquier économique et à l’aune de la productivité et de la reconnaissance sociale, de classe évidemment mais aussi genrée et racisée.

Réaffirmée aussi l’illusion des frontières matérielles et sociales comme protection étanches et le déni construit de ce qu’elles sont mouvantes et en constante réactualisation et produisent des effets.

Ce choix du contrôle de la population par les frontières sociales, nationales, d’habitat, sa déshumanisation et sa réduction à sa seule productivité, déjà dangereux et meurtrier en temps ordinaire, est immanquablement plus violent encore quand il est soumis à épidémie. Dans cette optique, le confinement n’est pas conçu comme une mesure de protection de la population mais seulement en aide passive à la médecine de catastrophe – dans la logique productiviste un travailleur mis à l’arrêt ne peut pas être acteur.

Médecine, elle-même appelée, non à soigner mais à réguler les pertes, de façon à en limiter l’impact à ce que le système de production peut absorber sans imploser ni se paralyser.

Pendant près de 6 semaines, le gouvernement ne s’est d’ailleurs même pas donné la peine de beaucoup dissimuler cet objectif. Il s’est contenté de lui donner habillage sanitaro-statistique, à travers un désormais fameux, il faut aplatir la courbe ! Non pas mettre fin aux contaminations, ni éradiquer l’épidémie, simplement les réduire au socialement acceptable, à l’absorption déterminée par des choix économiques et se traduisant par les capacités de réanimation.

Des choix qui sont passés par l’héroïsation des soignants, des moyens engagés limités à de l’aménagement d’urgence sans aucune garantie de pérennité par la suite, un plan d’aide, d’investissement et de restructuration de l’hôpital public renvoyé à des temps ultérieurs et aucune revalorisation économique des salaires du personnel médical. La seule mesure financière d’aide directe à ce personnel étant envisagée sous forme de prime exceptionnelle et de revalorisation des heures supplémentaires. C’est à dire une fin de non-recevoir à toute modification structurelle. Mais très proche de la gratification entreprenariale à la flexibilité des employables.

Ainsi les rôles ont été distribués, il y a les sachants, chercheurs et médecins rassemblés en un conseil scientifique consultatif et assez peu transparent et leurs alter-ego communicants, il y a les décideurs, il y a leurs passeurs de plats et il y a les héros, ceux qu’on éclaire et ceux qu’on renvoie à l’ombre.

Tout est mis en ordre pour installer un credo : la lutte contre l’épidémie et son efficacité repose sur deux piliers, deux pouvoirs : les décisions du politique et le savoir/ savoir-faire médical.

Et les autres ? Le plus grand nombre, cette société civile écartée des processus de recommandation, d’avalisation et d’administration des décisions.

On ne lui a fixé qu’une fonction, permettre le confinement. Qu’une latitude : le subir, qu’il s’agisse d’en être employé ou de s’y astreindre. Ce narratif est convénient. Suspensif, il permet ou vise du moins à interdire les interrogations sur le fondé, les temporalités, les lacunes, les alternatives du dispositif de lutte.

Quels sont les effets réels et dans quelle proportion du confinement, en dehors de masquer l’absence de masques justement, l’absence d’une politique de dépistage axée sur les chaines de transmission et l’absence de mise en pratique réelle de distanciation sociale dans les entreprises ?

Le narratif déplace les responsabilités du politique pour les reporter sur des individus, réduits à appliquants qu’on prétend juger dès lors, non en rapport des conditions qui leurs sont faites et imposées et de leur inéquité mais à une volonté désincarnée à moralement répondre par comportement individuel du salut commun.

Il efface qu’il n’y a pas le confinement mais des confinements. Partiels, différenciés, à objectifs et effets comme conséquences variables. Il efface l’incomparable des réalités et des violences.

Comme s’il était indifférent d’être sommé de continuer à travailler physiquement, sans dispositif de protection adéquat, ni pour soi, ni pour nos proches qui partagent nos foyers, sous dimensionnés, Comme s’il était indifférent que ceux qui ne sont pas ou mal confinés viennent majoritairement des quartiers, arrondissements et départements populaires, dont on constate qu’ils sont précisément aussi ceux sous dotés en dispositifs médicaux, sociaux, éducatifs et les zones les plus dévastées par les contagions.

Comme s’il était indifférent de se voir enjoint de travailler à maintenir l’appareil productif en état de fonctionner et de permettre aux autres de se confiner, avec parfois en contrepartie symbolique une vague héroïsation de pauvre mais bien plus sûrement de brutales pression financières et policières.

Comme s’il était indifférent d’être assigné à domicile (qui présuppose d’en avoir un), dans des habitats surdensifiés ou au bord de sa piscine ou dans son jardin à ne se préoccuper que de se faire livrer des dérivatifs ?

Peut-on vraiment parler de déconfinement à ceux-là qui ne l’auront jamais été, confinés, autrement que socialement et économiquement ?

Ce narratif est convénient aussi non seulement en ce qu’il justifie l’ordre économico-social tel qu’il précède l’épidémie et les exploitations sur lesquelles il est construit, mais en ce qu’il assigne également dans cet ordre la population - que ce soit au travail ou à domicile - à la seule fonction d’exécutant.

Dont la seule action serait de se conformer à ce qui est décidé par d’autres, avec deux seules options possibles : produire ou ne pas gêner, ne pas compliquer l’application du confinement.

Mais ce non-rôle est un mensonge. Parce que sans les travailleurs du tiers étage économique, il n’y a pas de confinement possible. Aussi parce que le confinement n’est nulle part une aide passive à la médecine d’urgence mais au contraire une participation. La tenue du confinement et sa réussite reposent non sur la passivité de la population mais sur sa capacité à le rendre possible. Sur son engagement et son adhésion.

Alors que les questions éthiques et sociales ont renvoyées à des mesures collatérales d’accompagnement, elles sont en réalité au contraire, comme cette capacité de la population à le rendre possible, les conditions de l’efficacité du confinement. Si ce sont les pouvoirs publics qui l’ont décrété, ils en ont délégué sans le dire à la population le réel de son organisation. À la décision technocratique, hors sol, c’est au niveau micro-social et local, à base de circuits courts, que la mise en pratique a répondu et s’est organisée. Tandis que l’administration centrale les ignorent (par choix et par déconnexion) les appréhendent mal, avec retard, et ne se préoccupe pas d’adaptation aux besoins concrets et incarnés.

Toutes les décisions du pouvoir politique, en dehors de la question des moyens matériels et médicaux de la lutte, et des faillites gouvernementales qui l’accompagnent (et pour ce qui concerne ce sujet je renvoie au remarquable travail d’alerte, d’expertise et de proposition effectué par les camarades de l’observatoire de la transparence du médicament [2] ont tendu vers le productif, tandis que le reproductif, le soin, la prise en charge des personnes a très largement reposé sur l’engagement, le dévouement et bonne part de volontariat. Sur l’auto-organisation. Des travailleurs les moins considérés socialement donc mais aussi des individus, ainsi que du monde associatif et militant, structuré institutionnellement ou non. Dans ces domaines il a fallu plus d’un mois pour qu’émerge de la part de l’Etat les premières paroles concernant, indépendamment de l’appareil productif, des mesures d’aides aux personnes, aux familles, aux plus vulnérables, aux laissés pour compte, aux travailleurs de l’économie souterraine et informelle. Il est d’ailleurs remarquable qu’y compris, en terme de prises de conscience et réactions institutionnelles, c’est de circuits courts et de l’échelon local (municipal, départemental, régional) que sont venues les 1ères organisation de prise en charge et de soutien. Et que ces mesures se sont largement inspirées de ce qu’avait initié l’auto-organisation citoyenne.

La société civile dès les 1ers jours du confinement, qui semble avoir agi comme un électro-choc et avoir sorti tout le monde d’une forme d’anesthésie, a montré une capacité de souplesse, d’action et de réadaptation aux antipodes de celle de l’état.

C’est elle qui a mis en place avec une rapidité impressionnante des réseaux d’information, de traduction de cette information, de solidarité, de livraison de médicaments comme d’alimentation, de collectes et cagnottes redistributives, par immeuble, par quartier, par réseau d’affinité, de pairs et communautaires, de solidarité, par savoir faire populaire et associatif.

Le constat est dès lors clair, cette participation citoyenne n’est pas à côté, ce n’est pas une question éthique ou démocratique, un gadget ou un alibi participatif de pure forme, façon grand débat, c’est d’abord et avant tout la condition de l’efficacité du confinement, comme elle sera la condition de l’efficacité du déconfinement.

Parce qu’il est impossible de séparer les dispositifs des pratiques et des conditions matérielles dans lesquelles elles s’exercent. Et c’est là en fait que la puissance publique devrait et doit intervenir, avec modestie mais en dégageant des moyens. Non pas en décrétant de façon administrative ou autoritaire mais dans la co-construction à partir de l’expertise du réel et des besoins, en appui de ces savoirs-faire.

Malheureusement, à ce titre, les annonces de préfiguration du déconfinement, reprennent les mêmes codes de décret de la verticalité. C’est un président de la République, qui de sa seule parole, décide que les écoles vont ré-ouvrir et fixe des échéances. Tout juste a-t-il prévenu son gouvernement quelques heures avant de l’annoncer. Bientôt même les ministres devront s’estimer heureux de ne pas être prévenus par voie de presse. Qu’en résulte-t-il ? Une fois de plus, cacophonie, incohérence, injonctions contradictoires. Une fois de plus, la question des moyens n’est pas prise en considération, pas plus que les conditions du réel. Réduites à des questions d’intendance : dans la logique de guerre de Macron, on est prié en petits soldats de faire coller les bouts de ficelle au fait du prince !

Là où la logique, le pragmatisme auraient voulu, en préalable à toute annonce, d’écouter et de faire dialoguer profs, personnels d’encadrement et de fonctionnement, familles et associations de parents d’élèves, de façon à trouver/inventer des solutions de réduction des risques adaptées à la réalité des écoles, chacun étant éclairé du mieux possible des risques existant. Pourquoi ? Parce qu’il n’existe pas de politique désincarnée, ni sans acteur pour la mettre en œuvre et qu’au final ce sont les pratiques dans des conditions concrètes qui font la différence. De la même façon, alors que notre politique de test est dictée par le peu de tests disponibles et tant qu’on ne se donne pas les moyens de changer de dimension, il faut le reconnaître sans faux-semblants. Et il faut faire exactement le contraire de ce que Macron dit : non pas tester les symptomatiques dont les symptômes signalent la maladie mais les asymptomatiques qui transmettent le virus par ignorance d’en être porteur.

Il faut être transparent sur les priorités qui en découlent, test en priorité des entourages des symptomatiques, des personnels soignants et du médico-social, des travailleurs qui subissent promiscuité.

Et il faut le faire, sur la base du consentement et d’une prise en charge globale de la santé et du soin de chacun et de ses proches. Il ne s’agit pas de tester des personnes et de les renvoyer chez elles, dans des habitats inadaptés, contaminer leurs proches. Car ça, ce n’est pas casser des chaines de contamination, c’est les ignorer. Donc les laisser perdurer.

Mais il s’agit de co-construire des conditions d’isolement consenties, assumées par des adultes responsables, éclairés des enjeux comme des ignorances et des doutes et à qui les pouvoirs publics donnent des moyens de réaliser cet isolement dans des conditions acceptables, tant pour les personnes isolées que pour les personnels qui auront à en assurer la logistique.

Ainsi, si des hôtels doivent être réquisitionnés, il ne saurait être question de se contenter de régler des protocoles d’accord avec les grands groupes qui en sont propriétaires, mais plutôt de se rapprocher des personnels y travaillant et de leurs représentants syndicaux pour élaborer avec elles et eux, le comment ce pourrait être réalisable. Il ne s’agit évidemment pas non plus d’organiser de la traque, du fichage ou de l’incarcération. Parce cela produirait exactement l’inverse de l’effet recherché. Si se faire dépister, ce n’est pas prendre soin de soi, mais être autoritairement enfermé, stigmatisé, alors inévitablement des conduites d’évitement, de déni, d’échappement seront produites. Alors qu’au contraire, une personne sensibilisée au danger à qui on propose d’associer prévention, dépistage et soin, non jugement et prise en charge globale, devient à son tour acteur de santé et de prévention par la modification volontaire de son comportement, puisqu’elle en mesure et comprend les bénéfices à venir individuellement et collectivement.

Ce savoir faire existe qui peut s’appuyer sur des exemples qui fonctionnent déjà en matière de lutte contre le VIH  . Je pense notamment aux centres de santé communautaires comme le 190, aux réseaux de dépistage et d’accompagnements par les pairs dont des associations comme Aides ou Acceptess-T ont déjà l’expérience.

On pourrait, par la même occasion proposer un test VIH  -hépatite en même temps que celui du Covid-19  , pour les personnes qui le souhaitent. Comme le rappelait Aides, il y a quelques jours, en France, il y a encore 24 000 personnes qui ignorent vivre avec le VIH  .

Il est plus que temps, au delà des mesures de premières nécessités médicales et préventives - fournir des moyens aux hôpitaux et soignants, ainsi qu’à toutes les structures dites médico-sociales et apparentées, politique de test de masse, fournir des masques, non bricolés, et qui ne s’apparentent pas au placebo à l’ensemble de la population – d’écouter le terrain, d’associer celles et ceux dont l’expérience est concrète et au plus près de la réalité des pratiques. Ne pas le faire est non seulement un choix idéologique politiquement et éthiquement discutable mais surtout dangereux et inefficace

Plus que jamais, il faut :

  • un accompagnement social et de soutien aux personnes les plus défavorisées, mais aussi aux associations, activistes et bénévoles qui font ce boulot de soutien que l’Etat ne fait pas.
  • permettre aux addicts d’accéder aux moyens de subsistance et aux produits ou aux produits de substitution,
  • assurer un revenu minimum décent à tous, y compris à celles et ceux qui vivaient avant le confinement de l’économie informelle et souterraine.
  • assurer des distributions alimentaires. Aujourd’hui nombre de personnes ne mangent pas à leur faim.
  • fermer les Centres de rétention, mettre en place à minima une politique de désengorgement des prisons en s’appuyant sur toutes les libérations possibles ou alternatives à l’incarcération, notamment concernant les détenus en préventive, en fin de peine et courtes peines.
  • réquisitionner hôtels et logements vides, afin de permettre le logement des SDF, prisonniers libérables, habitants des foyers de migrants en proie à la promiscuité, des migrants laissés à l’abandon dans des campements indignes ou sur les trottoirs des quartiers populaires, le relogement des femmes, enfants, LGBTQI victimes de violences, mais aussi permettre à des personnes détectées positives de se confiner sans contaminer leurs proches dans des appartements qui ne permettent pas de s’isoler.
  • mettre en place un moratoire des loyers, traites et procédures d’expulsions de logements en cours ainsi qu’un gel des factures d’électricité, de gaz et d’eau. Cet inventaire n’est évidemment pas exhaustif. Et les solutions doivent se construire en lien avec la population, au plus près des concernés.

Il n’y a pas de jour d’après. Et nous ne l’attendrons pas.

(ce billet a été initialement publié ici : http://gwenfauchois.blogspot.com/)



Publié sur OSI Bouaké le dimanche 10 mai 2020

 

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