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Tchad : Des enfants soldats mobilisés de force, mais pas encore démobilisés


Ndjamena, 27 décembre 2007 (IRIN)

Un programme des Nations Unies pour la démobilisation de centaines d’enfants soldats au Tchad est suspendu depuis le mois de novembre, en raison de la reprise des combats entre l’armée et les troupes rebelles dans l’est du pays.

« Le programmes est suspendu », a indiqué Jean François Basse, le responsable des programmes de protection au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). « C’est à présent la grande confusion ».

L’UNICEF a commencé à apporter sa contribution à la démobilisation de centaines d’enfants soldats après la signature en mai 2007 d’une convention avec le gouvernement tchadien. Mais au cours des derniers mois, l’armée aurait procédé au recrutement forcé de civils et d’enfants.

Selon les informations reçues par l’organisation non-gouvernementale tchadienne Droits humains sans frontières (DHSF), des unités de l’armée se seraient introduites dans des domiciles privés et auraient emmené avec elles des enfants.

« Bon nombre de jeunes incorporés dans l’armée sont des mineurs », selon Deuzoumbe Daniel Passalet, président de DHSF.

Après 10 jours au plus de formation, les nouvelles recrues sont directement envoyées au front, a expliqué M. Duezoumbe. « Un enfant se serait tué avec son arme parce qu’il n’avait pas été correctement formé à son maniement ».

Quant à l’armée et aux troupes rebelles, elles auraient subi de lourdes pertes au cours des récents combats, des informations que l’UNICEF juge plausibles.

D’après plusieurs sources et le témoignage d’un témoin oculaire qui a confirmé l’information à IRIN, l’armée a effectué des rafles de jeunes gens dans les villes et villages du pays et fait de nombreuses descentes dans les endroits publics de N’Djamena, la capitale, fréquentés par des jeunes, notamment dans des salles de cinéma.

Au cours d’un point de presse qu’il a tenu en décembre, Hourmadji Moussa Doumgor, porte-parole du gouvernement, a indiqué que si des rafles avaient été effectuées par des soldats, ils n’en avaient pas l’autorisation.

L’armée tchadienne et ses forces paramilitaires alliées ont encore dans leurs rangs des milliers d’enfants soldats qui échappent au programme de démobilisation malgré les assurances données par le gouvernement de libérer tous les combattants mineurs, pouvait-on lire dans un rapport du mois de juillet de l’organisation Human Rights Watch.


Publié sur OSI Bouaké le lundi 31 décembre 2007

 

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