Libération, Monde 13/07/2009 à 17h34
Pour la première fois, le mouvement séparatiste nigérian Mend s’est attaqué à un terminal pétrolier de Lagos, la capitale du pays. L’attaque a fait cinq morts.

C’est une première depuis trois ans. Les rebelles nigérians du Mend ont frappé un terminal pétrolier de Lagos, la capitale du pays, loin du delta pétrolier où ils frappent habituellement. Cinq ouvriers en service sur l’embarcadère d’Atlas Cove ont été tués dans l’explosion qui a été entendue dans une bonne partie de la ville dimanche soir.
Lagos est située à environ 630 km de Port-Harcourt, la "capitale" pétrolière du pays et principale ville du delta, où sont concentrées les multinationales du secteur. Les assaillants, dont on ignore le nombre, ont attaqué les marins qui gardaient l’embarcadère et ont fait sauter les installations à la dynamite, selon un correspondant de l’AFP.
Amnistie offerte par le président nigérian
Le Mend, qui a multiplié depuis 2006 les sabotages et attaques, ne s’était jusque là aventuré hors des marais et criques du Delta où il mène depuis des semaines une "guerre du pétrole" contre les multinationales et les autorités fédérales, officiellement pour obtenir une plus grande part des revenus pétroliers en faveur des populations misérables du Delta.
En trois d’activités du Mend - attaques, sabotages et prises d’otages - le delta est devenu une zone à haut risque, et le secteur du pétrole et du gaz, vital pour le pays, a été durement touché depuis l’apparition du Mend. Depuis 2006, la production de brut a ainsi chuté de près d’un tiers et plafonne actuellement à 1,8 million de baril/jour contre 2,6 mbj trois ans plus tôt.
Fin juin, le président nigérian Umaru Yar’adua a offert une « amnistie et le pardon sans condition à toutes les personnes qui ont directement ou indirectement pris part à des délits associés aux activités des militants dans le delta du Niger ». Une offre immédiatement rejetée par le Mend qui a démontré spectaculairement dimanche qu’il pouvait frapper loin.
(Source AFP)