l’humanité - " Rien n’est réglé, ni au Nord, ni au Sud. »
Le message de la 4e Conférence francophone du VIH /sida se veut clair : 40 millions de personnes sont séropositives à travers le monde.
L’exception sida est une réalité, il n’est donc pas possible de baisser la garde comme certains experts le souhaiteraient.
Si les traitements au Nord, toujours plus adaptés, permettent une augmentation importante de l’espérance de vie des malades, la discrimination professionnelle et quotidienne subie par ces mêmes malades n’a jamais été aussi prégnante.
Et cette discrimination a des conséquences sur la poursuite de la transmission du sida .
Car plus les individus sont fragilisés, plus il leur est difficile de suivre leur traitement et d’adopter des conduites préventives dans leurs relations intimes et sexuelles.
Quant au Sud, un bond en avant a eu lieu en termes d’accès aux traitements et à la prévention, mais on est loin du compte.
Et les obstacles vécus au Nord sont encore plus importants, notamment en termes de discrimination et de stigmatisation des malades mais aussi d’accès aux traitements de seconde ligne (voir entretien).
Si l’Afrique demeure la région du monde la plus touchée par la pandémie, on y voit émerger de nouveaux leaders, notamment des femmes, porteuses de véritables mutations de la société dans son ensemble.
Le fameux « empowerment », l’appropriation de leurs droits et notamment celui de disposer de leur corps.
Il faut savoir que 15 % des filles âgées de 15 à 24 ans sont séropositives en Afrique, contre 5 % des garçons dans cette même tranche d’âge. « Parce qu’elles sont contraintes d’avoir des rapports sexuels avec des hommes plus âgés », souligne Christine Katlama, spécialiste des maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Concernant la transmission mère enfant, la situation est quasiment maîtrisée au Nord grâce aux équipes françaises de recherche.
Le traitement pendant la grossesse combiné à une césarienne programmée réduit le taux de transmission à moins de 2 %. Mais au Sud, seulement 10 % des femmes ont accès aux programmes complets de prise en charge ! Ces obstacles à la propagation de l’épidémie de sida seront les principaux thèmes abordés pendant les trois jours de la conférence à la Cité des sciences.
Une fois de plus, associations et chercheurs, tous militants d’une même cause tenteront de redonner souffle et dynamisme à une lutte sans précédent.
Contre la banalisation de l’épidémie mais aussi contre une vision morale de la lutte contre le sida .