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Nourrissons VIH + : un traitement précoce permet de retarder le traitement à vie



Le quotidien du médecin - Dr Béatrice Vuaille - 22 août 2013. Chez des nourrissons VIH   + les résultats définitifs del’étude CHER (children with HIV early antiretroviral) montrent l’importance d’un traitement précoce chez les nourrissons infectés par le VIH  , ce que l’on savait. Ils montrent aussi que l’on peut interrompre momentanément ce traitement, ce qui apporte un bénéfice immunitaire et permet de retarder la mise sous traitement à vie.

Ce traitement à vie reste nécessaire lorsque la maladie a atteint un certain seuil évolutif, il sauve la vie des enfants, mais il expose aux risques de toxicité du traitement et au développement des résistances.

L’étude CHER a été commencée en 2005, incluant un groupe de 377 nourrissons VIH   + de 6 à 12 semaines de vie, menée en Afrique du Sud. Trois groupes ont été formés pour comparer trois modes de traitement : une mise immédiate sous antirétroviraux à base d’anti-protéases (lopinavir-ritonavir, zidovudine et lamivudine) donnés pendant 40 semaines (ART-40W) ; la même chose mais donnée pendant 96 semaines (ART-96W) ; un traitement différé, donné lorsque les signes cliniques et/ou biologiques de la maladie sont apparus (ART-Def), ce qui est le traitement standard en pratique.

En 2007, des résultats intermédiaires ont été publiés, montrant l’avantage du traitement précoce : après une médiane de durée de traitement de 48 semaines, le traitement donné a immédiatement réduit le risque de décès et de progression de 75 % comparativement au traitement différé.

Ces résultats ont conduit l’OMS   à réviser les recommandations, préconisant la mise sous traitement immédiatement après le diagnostic chez les enfants de moins de 12 mois, au lieu de se fonder sur le taux des CD4.

À 5 ans 19 à 32 % d’enfants n’ont pas besoin d’ARV  

Ce sont les résultats à cinq ans de l’étude CHER maintenant achevée, qui sont rapportés dans « The Lancet ». Ils montrent qu’un traitement instauré précocement chez les nourrissons et donné pendant une durée courte est associé à une meilleure évolution comparativement au traitement différé.

En moyenne, les nourrissons du bras ART-Def de l’étude ont dû commencer le traitement à vie (critère : CD4 inférieurs à 25 %) 20 semaines après la randomisation. La nécessité de mise sous traitement a été retardée à 33 semaines après l’interruption chez ceux du groupe ART-40W et à 70 semaines après interruption chez ceux du groupe ART-96. À la fin de l’étude, 19 % des patients du groupe ART-40W et 32 % de ceux du groupe ART-96W n’avaient pas besoin d’être traités.

De plus, en dépit d’un traitement continu plus prolongé, le groupe ART-Def connaît un nombre significativement plus élevé de décès, d’événements cliniques et d’admissions à l’hôpital.

Les chercheurs soulignent que l’on ne peut savoir si un traitement précoce mais de durée plus prolongée que ceux essayés ne serait pas meilleur.

Des commentateurs rappellent que dans les pays à faibles ressources, la possibilité de traiter les nourrissons puis d’interrompre pourra devenir une option thérapeutique lorsque des tests simples permettant le diagnostic très précoce et un monitorage des CD4 seront disponibles.

Source : The Lancet


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Publié sur OSI Bouaké le vendredi 23 août 2013

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