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Le bambara enchanté de Debademba


Mots-Clés / Musique

Libération - 2 décembre 2013 - François-Xavier Gomez -

Le duo africain, qui a sorti un nouvel album, joue ce soir à Paris avant de repartir en tournée.

L’Estonie se situe-t-elle « avant » ou « après » la Lituanie ? C’est ce débat qui agite Mohamed Diaby et Abdoulaye Traoré lorsque nous les rencontrons, vendredi. Le duo Debademba s’envole juste après pour l’Estonie, alors qu’il a récemment chanté en Lituanie. Basé à Paris, le duo africain sillonne la planète. En octobre est sorti leur album, Souleymane, et leur concert donné à Cardiff, au Womex (conférence destinée aux professionnels de la musique), a fait l’unanimité. L’agenda de tournée s’est rempli dès le lendemain. Trois ans après un premier disque, la conjonction de la voix inouïe de Mohamed, aux origines ivoiro-maliennes, et de la guitare inventive d’Abdoulaye, Burkinabé avec des attaches au Mali, n’a rien perdu de sa magie.

Pour composer, Traoré utilise une méthode originale : « Je me sers de la pédale de loop comme d’un ordinateur, je joue sur la guitare les parties de batterie, de basse, les guitares solo et rythmique. » Les deux complices coécrivent les textes, en bambara ou en dioula, « presque la même langue », expliquent-ils.

Mohamed Diaby est griot par héritage, puisque fils de la chanteuse traditionnelle malienne Koumba Kouyaté. Souvent comparé au Guinéen Sory Kandia Kouyaté (1933-1977), référence du chant griotique, il est régulièrement demandé en Afrique de l’Ouest pour les mariages et baptêmes, avec un répertoire de cantiques. « Certains religieux prétendent interdire la musique, mais je ne les écoute pas, explique-t-il. Je leur dis : "Si vous n’aimez pas ça, pourquoi les muezzins ont-ils de si belles voix ?" »

Debademba est né en 2008 dans les cafés de Belleville et de Château-Rouge, quartiers métissés de Paris. « C’était une époque compliquée, nous attendions d’avoir nos papiers », commente Abdoulaye. Mohamed renchérit : « Il ne faut jamais oublier d’où l’on vient. Ces cafés ont été nos Olympia ou Zénith et nous referons des concerts surprises dans ces petits lieux dès que nous le pourrons. »

Photo : Le duo africain Debademba (Photo DR)


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Publié sur OSI Bouaké le mardi 3 décembre 2013



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