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J’ai mal à mon village



Le collectif citoyen « J’ai mal à mon village », Billiers, le 28/11/2016 - Lettre ouverte aux esprits qui le sont encore Le 21 octobre 2016, le centre PEP de Billiers (56), alors heureusement inoccupé, était entièrement détruit par un incendie. Beaucoup d’entre nous, ainsi que certains médias, n’ont pas manqué de faire un lien entre ce sinistre et l’éventualité que ce centre de sport et vacances puisse devenir provisoirement un Centre d’Accueil et d’Orientation pour des migrants en provenance de Calais. Hypothèse renforcée par le fait que d’autres centres à même vocation ont subi un sort semblable dans plusieurs régions de France, et par l’explosion de violences à Arzon (56) récemment. Les conclusions de l’enquête sont aujourd’hui formelles : il s’agit bien d’un incendie volontaire, et donc criminel. Ainsi, certains, confondant l’arrivée d’une vingtaine de migrants en difficulté avec le déferlement des hordes d’Attila sur le monde occidental, n’écoutant que leur xénophobie et leur intolérance, n’ont pas hésité à détruire un bâtiment associatif dédié jusqu’ici aux loisirs pour les jeunes défavorisés. Nous constatons que, dans ces temps troublés, le repli sur soi gagne du terrain et que la peur du terrorisme intégriste permet tous les amalgames. Or, force nous est de constater que dans cette affaire, les seuls terroristes sont nos incendiaires. Face à cet acte inacceptable, face au silence qui a prévalu depuis des semaines, nous sommes plusieurs à refuser que notre coin de Bretagne devienne le symbole de l’exclusion et du terrorisme xénophobe. Devant ces évènements d’une extrême violence, nous tenons à affirmer nos valeurs de partage, de solidarité et d’ouverture aux autres.

Il n’y a pas d’étrangers sur la planète

Le monde s’est construit depuis le début de l’humanité sur les migrations et la rencontre des peuples, qu’on le veuille ou non, et aucune culture n’est vierge d’apport extérieur. Il nous semble naturel d’aider des gens qui fuient leur pays pour sauvegarder leur vie et qui d’ailleurs, pour la plupart, n’ont d’autre idée que d’y retourner, la paix rétablie. Nous avons la conviction que tout est discutable et que tout le monde a le droit d’exprimer son opinion. Mais par le dialogue et la pratique démocratiques, et certainement pas par des méthodes terroristes. Notre rôle n’est pas de déterminer qui est derrière cet incendie criminel, simplement nous affirmons, en tant que citoyens, notre refus de la xénophobie alliée à la violence, notre attachement à la tolérance, à la Déclaration des Droits de l’Homme. Si d’autres, toutes sensibilités confondues, se retrouvent dans notre déclaration, nous les invitons à un rassemblement le dimanche 11 décembre à 11 h devant ce qu’il reste du Centre PEP, à la pointe de Pen Lan, à Billiers. Ce sera l’occasion de manifester notre désir de vivre ensemble, contre toutes les peurs, tous les fantasmes racistes, et tous les autodafés.


Billiers (56) : rassemblement contre xénophobie


Publié sur OSI Bouaké le jeudi 8 décembre 2016



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